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Désir ordinaire

J'ai revu Aladdin, récemment. C'était en cherchant sur mon ordinateur, alors que je rentrais en TGV du sud-ouest, dans ces dossiers oubliés au fin fond du disque dur, récupérés via une clé USB quelques années auparavant (non, je ne dis pas ça pour me justifier ; j'assume totalement). 


Bref. J'ai revu Aladdin.

Et comme toujours, au moment où le Génie a fait son apparition dans le film, je me suis demandé quels seraient mes trois vœux, si une telle situation se présentait à moi. 


Abracadabra

On peut noter qu'Aladdin ne fait pas preuve d'une grande originalité, puisqu'il opte d'emblée pour de l'argent, du pouvoir, de quoi séduire celle qu'il aime (Prince Ali, oui, c'est bien lui).



Pour ma part, là, maintenant, je me rends compte que mes vœux seraient assez simples. Si je nettoyais une lampe magique, et qu'un esprit bénéfique surgissait, je serais tenté de demander un vrai printemps, ou au moins une vraie journée printanière - avec du soleil, qui se mêlerait à une légère brise, des oiseaux, des mines réjouies. La journée serait pleine d’une joie festive, et se prolongerait par une soirée au bord de la mer, avec un bain de minuit pour clore le tout.

Vous me direz, heureusement que je n’ai pas une lampe magique à portée de main ; si je faisais ces vœux ordinaires, tout le monde me tomberait dessus immédiatement, me reprochant de satisfaire un désir égoïste plutôt que de penser à la faim dans le monde, au réchauffement climatique, à l’injustice, ou à je-ne-sais-quoi encore.


Pas faux

D'une certaine façon, ils auraient d'ailleurs tout à fait raison.
Je pourrais néanmoins rétorquer qu’Aladdin lui-même délaisse totalement ces sujets-là. De fait, avant de rencontrer par hasard ce génie, sa vie n’était que misère, il devait voler pour manger, sa situation était plus que précaire, il était pourchassé par les gardes, traqué jour et nuit, il vivait avec un Singe (avouez que ça ne fait pas rêver), il n'avait que la peau sur les os…



Dès qu’il en a eu l’opportunité, il a décidé de devenir riche et puissant. Ça me rappelle cette phrase de Desproges : “Quand on y pense, les aspirations des pauvres ne sont pas très éloignées des réalités des riches”. 

Bref, si Aladdin lui-même pense à lui en premier lieu, j'y suis aussi autorisé. Et puis, une journée printanière, ça ferait du bien à tout le monde ces jours-ci.


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