Fin de journée. Une forte envie de rentrer chez moi, de prendre une douche et de me laisser tomber sur mon lit. Je vois ma vie en slow motion. J'imagine la chute de mon corps au ralenti sur un matelas confortable, à la fois souple et épais. Installez-moi dans une salle de cinéma, je m'endors avant le début des pubs. Placez-moi sur le strapontin craquelé d'un RER quelconque, la tête contre la vitre poussiéreuse, je me réveille au terminus.
En parlant de RER, j'ai découvert une étude particulière aujourd'hui : l'espérance de vie le long de la ligne B du RER. Pour synthétiser, le décalage est grand entre ceux qui vivent près de la station Luxembourg et ceux qui sont originaires du Blanc-Mesnil. “En moins d'un quart d'heure de trajet, le risque de mourir une année donnée augmente de 82 % entre les arrondissements les plus aisés de Paris et le quartier du Stade de France. Pour les hommes on passe d'un indice de 76 à Port-Royal à un indice de 125 à Saint-Denis et de 132 à La Courneuve”. Voilà voilà.
J'ai l'impression que la gravité terrestre a sensiblement augmenté.
Les conversations que j'entends autour de moi me semblent surréalistes. Comme si je rêvais déjà. C'est peut-être le cas. La vitamine C absorbée ce matin et les 5 cafés de la journée n'ont produit aucun effet tangible. Les boissons énergisantes sont parfois d'une inefficacité déconcertante.
Le temps de la sieste obligatoire
Dire que lorsque j'avais 4 ou 5 ans, je ne voulais jamais faire la sieste… Je me souviens très bien de cette grande pièce plongée dans l'obscurité, à l'école maternelle, avec tous ces lits superposés. Je ne voulais pas dormir. La porte demeurait entr'ouverte ; on voyait la lumière à l'extérieur et l'ombre d'un surveillant dans son entrebâillement.
Entrebâillement. Voilà un mot qui correspond bien à mon état, puisque je baille en moyenne une fois toutes les douze secondes depuis que la nuit est tombée. Mon cerveau cherche sans doute à me faire comprendre que mon corps est fatigué, bien que ce soit parfaitement inutile, puisque je ressens profondément la lassitude dans chacun de mes membres.
Vendredi, nuit promise
Ça y est, je suis chez moi. J'écris ce billet de blog en repensant à mon état léthargique de cette fin d'après-midi. Je reviens d'un dîner chez des amis. Il est (déjà) une heure du matin.
…je serai donc probablement fatigué au réveil, demain, quand le jour se lèvera. Mais ce n'est pas grave, car demain, c'est vendredi ; et le vendredi, c'est le jour de la liberté, le jour où l'on sait que la nuit à venir sera longue et délicieuse. Le jour de la nuit promise. La vraie nuit, je veux dire, celle qui n'est pas interrompue par la sonnerie trop familière de ce satané réveil.
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