Voilà plus d'une heure que j'ère sur le web. À croire qu'il n'est pas tout à fait mort, cet ancêtre, malgré ce qu'affirmait Wired en une, il y a quelques temps déjà : “The web is dead”. Ou s'il est mort, je dois être un ver - parmi d'autres, bien sûr -, qui parcourt son cadavre en décomposition.
Je me faufile, d'un site à un autre ; des sites que je connais bien, pour la plupart, d'autres que je découvre, en suivant les recommandations que me font mes semblables. Comme eux, je m'insinue, ici ou là. J'y passe mon temps, à défaut de le perdre en faisant autre chose. En faisant n'importe quoi.
Internet, ce “grand miroir”
Pour reprendre le terme consacré, qui convient davantage peut-être, je navigue sur Internet. Je peux d'ailleurs reprendre les vers de Charles Baudelaire, à propos de la musique. Internet, souvent, “me prend comme une mer. Vers ma pâle étoile. Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, je mets à la voile. La poitrine en avant et les poumons gonflés, comme de la toile, j'escalade le dos des flots amoncelés que la nuit me voile. (…) D'autres fois, calme plat, grand miroir de mon désespoir”.
Le web est un grand miroir, incontestablement. C'était initialement une fenêtre, au travers de laquelle on observait le monde, et les autres, quels qu'ils soient. De plus en plus, ce que les géants du web nous donnent à voir, c'est une image de nous-mêmes. Ils savent grosso modo qui nous sommes, et nous offrent ce que nous voulons a priori.
Tout est encore à venir
Cela étant, rien n'est définitif. C'est d'ailleurs le principe de ce blog : l'avenir ne sera pas nécessairement tel qu'il semble se dessiner. Les jeux ne sont pas faits, et je ne suis pas de ceux qui crient à tue-tête “rien ne va plus !”. Tout est encore à venir. Tout reste à faire.
Voilà un point important : il faut se réveiller, être attentif, suivre ce qui se passe, savoir ce qui se décide. Internet n'est pas qu'un outil révolutionnaire, dont on peut se servir sans réfléchir, en profitant de tout ce qu'il nous offre. Internet est une chance, qui peut à tout moment être gâchée. Il faut être vigilant, ne pas accepter les caricatures abjectes d'Hadopi, par exemple. Prendre conscience de tout ce qui est en jeu, ou du moins s'efforcer de comprendre.
Rester éveillé
Je disais déjà cela il y a un an, quand je commençais à découvrir le web social. Mais je le pense plus que jamais aujourd'hui. Le problème, avec ces fameuses nouvelles technologies - nouvelles depuis plus d'une décennie quand même, pour certaines d'entre elles -, c'est que les choses vont vite. On n'a souvent pas le temps de voir ce qui se trame : autre chose survient quasi-immédiatement.
Raison de plus, peut-être, pour s'intéresser au sujet, suivre les principaux débats (sur la net neutrality, la co-création, le crowdsourcing, le cloud-computing, le profiling persuasif, l'ouverture des données, la géolocalisation, etc.).
Raison de plus, peut-être, pour s'intéresser au sujet, suivre les principaux débats (sur la net neutrality, la co-création, le crowdsourcing, le cloud-computing, le profiling persuasif, l'ouverture des données, la géolocalisation, etc.).
Je ne sais pas si le web est mort. C'est vrai que les applications changent la donne, et que la navigation online traditionnelle tend à disparaître. Mais ce qui est sûr, c'est que nous devons veiller sur toutes ces nouvelles technologies ; veiller pour qu'elles continuent de constituer un progrès ; veiller pour concrétiser, et pérenniser, ce progrès.
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