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Google+ ou le défi de la cohérence

Google + fait parler les internautes. Un nouveau réseau social, pour concurrencer Facebook ? Une plate-forme originale qui combine le meilleur du social networking ? C'est surtout une bonne façon pour Google de donner de la cohérence à l'ensemble de ses outils, qui en avait grandement besoin.

Il y a un peu plus d'un mois, Eric Schmidt (l'ancien CEO de Google) abordait la question des réseaux sociaux, en admettant ses erreurs : “I clearly knew that I had to do something, and I failed to do it”, expliquait-il. “A CEO should take responsibility. I screwed up”.
C'était une façon honnête de reconnaître une évidence : Google avait pris un réel retard, face à Facebook, qui continuait de grandir et venait de dépasser les 700 millions de membres inscrits. Ce n'était pas pour autant surprenant, quand on sait que Google cultive de façon assumée “la culture de l'erreur”. Le même Eric Schimdt affirmait ainsi quelques temps plus tôt, à propos de l'échec de Google Wave : “We celebrate our failures. This is a company where it is absolutely OK to try something that is very hard, have it not be successful, take the learning and apply it to something new”. 

Toujours est-il qu'au sein de l'entreprise, la confidence lâchée par le directeur général à propos des réseaux sociaux faisait son chemin : il fallait accepter cet échec, admettre les erreurs passées, et se mettre à l'ouvrage. Ça tombait bien, car un projet de grande ampleur était justement en cours. Projet que nous découvrons depuis une semaine environ : Google +

Premières impressions : dissonance et désillusion

Après avoir réussi à récupérer une invitation, grâce à la générosité twitterienne, j'ai pu tester cette nouvelle plate-forme. Au tout début, je dois bien le reconnaître, j'ai apprécié la fluidité de l'interface, la sobriété générale, la simplicité d'utilisation. Oui, ça ressemble beaucoup à Facebook, mais à la sauce Google, quand même.

Les notifications sont sympas, les “déclics” (“sparks”) pas trop mal, les +1 intégrés logiques. Les cercles, en particulier, facilitent grandement l'utilisation de listes de contacts, en permettant de ranger ses connaissances en plusieurs groupes, ce qui est déjà possible - mais complexe - sur Facebook. 
Mais après les premiers temps, je me demandais un peu ce que je faisais là. Ai-je réellement besoin d'un nouveau profil, avec un nouveau mur, des nouveaux cercles d'amis, de nouvelles notifications ? La réponse est non. Sûrement pas. 

Google + est un Gmail augmenté

Alors j'ai changé mon angle d'approche. Google + n'est pas un nouveau réseau social. C'est avant tout une manière pour Google de consolider sa palette d'outils, de l'harmoniser. Plus qu'un concurrent à Facebook, Google + est une optimisation de Gmail. Une plate-forme de conversation et de partage qui vient compléter la messagerie, en y intégrant en sus des modules de recherche instantanée (ces fameux “sparks”).

Le profil Google, qui ne servait à rien auparavant, prend un sens nouveau. Ce blog - hébergé par Blogspot, donc Google - aura peut-être une place optimisée sur Google +. Les Google maps faciliteront grandement la création d'un équivalent de Facebook Places. Et je peux continuer comme ça avec l'ensemble des solutions développées par Google ces dix dernières années. 
Google ne réinvente pas le réseau social. Il prend simplement le temps, enfin, de s'organiser.


Commentaires

  1. Je dis la même chose sur mon blog avec toutefois une approche, ou plutôt une vision un peu différente.

    http://blog.networkvb.com/2011/07/google-un-ecosysteme-ferme-en-devenir.html

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