Accéder au contenu principal

Il ne tient qu'à moi

Autant, quelque fois, aucune envie ne m'anime, et j'erre sans trop le savoir dans un espace où le vide se mêle au rien. 
Autant, il m'arrive de ressentir une motivation soudaine, bienheureuse, qui me donne l'impression que rien n'est impossible.

Impossible is nothing

Le rôle de la musique est à ce titre essentiel. On se laisse emporter, on puise dans le rythme la force nécessaire, l'énergie qu'il faut. De nombreuses tâches peuvent être réglées en peu de temps si l'on parvient à se nourrir de cette vitalité. De même, le courage peut naître d'un seul coup, sans que l'on sache très bien pourquoi.  
“Qu'est-ce que le génie ? - Avoir un but élevé et vouloir les moyens d'y parvenir.” Nietzsche, Humain, trop humain 
C'est cette force que je recherche parfois. Le vrai problème est qu'il est difficile de créer artificiellement les conditions de la motivation. D'autant que d'autres sentiments contradictoires viennent bien souvent ternir l'enthousiasme initial. Lorsqu'un péril se rapproche, il paraît plus difficile à surmonter. 
Pourtant, et c'est un fait que j'ai plusieurs fois remarqué, l'homme est capable de surmonter bien des choses. Historiquement, les exemples ne manquent pas. Les marches forcées des armées napoléoniennes,  qui parcouraient des centaines de kilomètres dans des conditions difficiles. Les explorateurs du monde entier, qui partaient à l'aventure, vers l'inconnu, au-delà des mers. Les soldats de la Grande Guerre, restés quatre ans dans la boue, sous une pluie d'obus…Tenant bon. 
“À l'impossible, je suis tenu.” Jean Cocteau, Orphée
Dans la vie quotidienne, et lorsque les conditions sont, disons, plus tranquilles - du moins relativement -, la motivation est moins vitale, bien entendu. Mais elle demeure précieuse. Sentir qu'une force nous anime, se laisser entraîner, trouver un rythme et le garder, poursuivre son chemin, avoir confiance en l'avenir. Voilà le meilleur moyen de réussir. Churchill ne s'y trompait d'ailleurs pas en affirmant que “le succès, c'est d'aller d'échec en échec, sans perdre son enthousiasme”.

Enthousiasme, quand tu nous tiens

Si rien n'est plus amer, plus commun, plus facile, que perdre son temps, rien n'est peut-être plus agréable et plus rassurant que de se sentir soudainement capable de déplacer des montagnes. 
“Il y a d'admirables possibilités dans chaque être. Persuade-toi de ta force et de ta jeunesse. Sache te redire sans cesse : ‘Il ne tient qu'à moi’.” André Gide. 
Je me souviens avoir écrit à la première page de mon agenda, au Lycée, un mot suivi de sa courte définition, trouvée dans je-ne-sais quel dictionnaire : “espérance : attente confiante de quelque chose que l'on désire”. 

Allez savoir pourquoi, ces mots trouvaient un sens particulier à mon oreille. C'était un peu comme une formule magique. De la même façon, je me souviens très nettement de deux moments de mon enfance.
Mon grand frère m'avait demandé, un soir : “aimerais-tu avoir ce que tu veux, faire ce que bon te semble, être libre, voyager dans le confins des sphères étoilées, découvrir des univers inconnus ?”. Ce à quoi j'avais répondu affirmativement, bien sûr. Et lui de proclamer : “il suffit, pour ça, d'un peu d'imagination”. 
Il citait Charles Trenet. Je ne le savais pas. Je ne comprenais pas très bien ce qu'il voulait me dire par là, mais pendant longtemps cette phrase me revenait à l'esprit. Je m'endormais en la prononçant. Elle semblait annoncer un âge d'or à venir
Un autre moment, et une autre phrase, me reviennent. Prononcée par le même grand frère, alors que nous faisions du vélo tous les deux, sur une route de campagne. La côte était rude, et je peinais à la franchir. Lui, ne voulant pas que je mette pied à terre, me lança cette phrase : “impossible n'est pas français”.
Je devais avoir huit ou neuf ans, et je n'étais déjà pas particulièrement patriote. Mais une nouvelle fois, ces mots prenaient tout leur sens, et me donnaient l'énergie nécessaire pour réussir.

Il faut savoir se murmurer certaines phrases, de temps en temps. Et se dire à soi-même : “il ne tient qu'à moi”. 
“The Future is not a gift. It is a achievement”. Bobby Kennedy.

Commentaires

  1. Complètement d'accord sur le rôle de la musique. Le problème c'est que quand le morceau s'arrête, la motivation s'estompe rapidement...

    RépondreSupprimer
  2. Oui. Et en règle générale, la motivation correspond avant tout à un élan, trop souvent éphémère. Personnellement, il m'arrive d'écouter en boucle la même chanson, pour conserver la même énergie. ^^

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Derrière les mots et les images des médias sociaux

J amais il n'y avait eu de si longues périodes de silence sur mon blog. Aucun post depuis février. Je crois que j'avais besoin de prendre un peu de recul. De m'interroger aussi sur ma présence en ligne. Allez savoir si c'est l'âge - le mien, d'ailleurs, ou celui d'Internet - ou autre chose encore : mais on finit par se poser des questions sur ces mots qu'on donne à lire. C'est sans doute à force de consulter les plateformes sociales. Toutes ces images, ces vidéos, ces sourires affichés, qu'on voit quotidiennement. En sachant aussi ce qu'ils cachent. C'est notre époque : nous possédons des outils de plus en plus performants pour communiquer, mais ce que nous communiquons est souvent loin de ce qui nous anime véritablement. Souvent loin de ce que nous sommes. En résulte sans doute parfois un certain mal-être, qui est compensé par ces mêmes outils numériques nous offrant des solutions de méditation ou des cures de sommeil. C'est la montr

Puisqu'il faut vivre avec

J e ne sais même pas par où il faudrait commencer. Ce n'est finalement pas simple d'écrire face à une situation inédite, imprévisible, surprenante, historique. J'ai plutôt l'habitude de décrire ici de petits aspects du quotidien, de partager des réflexions personnelles, sans grande prétention. Soudain, le monde s'écroule. Tenir un blog en pleine crise sanitaire mondiale apparaît quelque peu illusoire.  J'écrivais pourtant, sur ce même blog, il y a plusieurs années maintenant, ce sentiment de vivre depuis ma naissance le temps des crises perpétuelles . J'entendais parler depuis toujours - du moins était-ce mon sentiment - de crise. Crise de l'éducation nationale, crise du travail, crise identitaire, crise de l'hôpital, crise écologique bien sûr, crise migratoire, crise économique, j'en passe et des meilleurs. La crise était devenue la norme. Et c'est de nouveau le cas, il me semble. Nous vivons l'époque d'une crise continue.

Pourquoi j'aime la Poésie

J e ne saurais expliquer comment m'est venue l'envie d'apprendre par cœur des poèmes, quand j'avais une dizaine d'années. Bien sûr, il y avait des livres chez moi. Des bibliothèques qui accordaient une place non négligeable à la poésie. Bien sûr, j'aimais ces recueils, qui s'ouvraient d'eux-mêmes aux pages les plus précieuses, offrant ces mots qui disaient tout  en disant  peu . " Il faut peu de mots pour dire l'essentiel ". Bien sûr, j'avais la chance d'avoir, à portée de la main, Aragon, Baudelaire, Éluard, Reverdy ou Rimbaud. Et puis, il y avait mon arrière-grand-père, cet héritage culturel transmis dès le plus jeune âge. Ce Victor Segalen dont je pouvais parcourir les ouvrages originaux. Pour sentir ce papier proche d'un papyrus, soigneusement plié entre deux plaques de bois fines que tenait jointes un ruban. Ça aide, d'avoir ainsi dès l'enfance une admiration pour l'écriture. Et une raison supplémentaire