L'homophilie est incontestablement l'un des concepts qui revient le plus souvent dans les études effectuées sur les sites communautaires par chercheurs, consultants ou spécialistes 2.0. De fait, pour le dire simplement, ce terme s'avère souvent pertinent. L'homophilie désigne le phénomène par lequel deux individus qui ont quelque chose en commun ont plus de chance de nouer une relation que deux individus dissemblables. Sur les plates-formes sociales, cela se vérifie souvent, selon diverses études, comme celle menée par l'université d'Arizona : les internautes sociaux sont plus aptes à partager de l'information avec les personnes qui leur sont “semblables”, qu'avec celles qui le sont moins [comme vous pouvez le lire ici].
Les conséquences d'un phénomène social
C'est un phénomène logique, a priori. “Qui se ressemble s'assemble”, on connaît la formule.
Mais cette tendance à nouer une relation avec les personnes semblables, en priorité, a d'importantes conséquences. Cela crée des courants à l'intérieur-même des réseaux sociaux, et limite en partie la propagation de l'information.
Surtout, cela permet d'en connaître davantage sur les quelques membres des sites communautaires qui ne fournissent a priori pas ou peu de renseignements sur leur personne. Et qui se croient à l'abri. C'est ce que note dans une étude Daniel Gayo-Avello, chercheur à l'université d'Oviedo. Si les individus se rapprochent des personnes qui leur ressemblent, alors quelques calculs algorithmiques permettent, dans une certaine mesure, de déterminer leurs centres d'intérêts, leur âge, ou encore leur pays d'origine, par exemple.
L'homophilie fait donc partie de ces concepts qui aident les chercheurs à comprendre les mécaniques sous-jacentes, le dessous des cartes, les rouages des réseaux sociaux.
Un paradoxe
La portée du concept d'homophilie peut être conséquente. Pour autant, ce phénomène comporte sa part de contradiction. Car, parallèlement, “les contraires s'attirent”. Et pour être rassembleur, il est évident qu'il ne faut pas être le plus semblable qui soit, ou le plus banal. Il faut au contraire se démarquer, se distinguer, faire preuve d'originalité. Voire être fondamentalement dissemblable. Plusieurs études soulignent d'ailleurs que la contradiction est ce qui génère le plus de trafic. Nombre de bloggeurs l'ont compris, en provoquant volontairement tel ou tel personnage influent du web social pour gagner en notoriété. Et non, je ne pense à personne en particulier.
En somme : on se rassemble parce qu'on se ressemble. Mais c'est bien la différence qui nous fascine.
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