Je prends conscience, peu à peu, du changement engendré par le passage de la vie étudiante à la vie professionnelle, ou, pour le dire autrement, et pour reprendre une image que j’apprécie, de la vie passive à la vie active.
Voilà plus d’un an que je travaille quotidiennement pour une entreprise. Entreprise que j’apprends à connaître peu à peu. C'est en quelque sorte l'acte I de ma vie active. Le premier grand chapitre.
“Nothing endures but change”
Ce qui change le plus, peut-être, quand on entre dans cette danse professionnelle, quand on franchit le pas, c’est la rareté des moments d’inaction, de contemplation. Bien entendu, cela dépend des entreprises, du poste que l’on occupe, du rythme que l’on s’impose, et de mille autres facteurs. On peut très bien faire officiellement partie de la population active, tout en étant un Adrien Deume, ce personnage de Belle du Seigneur qui occupe son temps à ne rien faire, rigoureusement.
Pour ma part, je remarque que les passages à vide, les instants d’errance, se font moins nombreux. Et deviennent du coup plus précieux, aussi.
C’est comme si l’immense pièce en désordre qui représentait ma vie, hier, était aujourd’hui plus rangée. Comme si les travaux avaient commencé.
Le terrain vague avait ses bons côtés, c'est vrai, mais j’apprécie davantage certains moments de la journée, désormais. Comme les matins. Quand je suis dans le bus, la tête contre la vitre, à voir les uns et les autres se diriger vers leur propre activité professionnelle, quand j'ai le temps d'observer, d'imaginer leur vie.
“Il faut penser en homme d'action et agir en homme de pensée”. Bergson
Il est important de garder une certaine distance, en tout cas. De préserver cet état contemplatif autant que possible, à certains instants de la journée. De réfléchir sur son activité, en tant que telle, et non plus simplement sur les préoccupations premières de son activité. De penser à sa vie.
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