Comment serait le Robinson des temps modernes ? Après son naufrage sur une île déserte, j'imagine qu'il prendrait le temps de se dorer la peau au soleil, quelques heures au moins, avant de faire le tour de l'île à la recherche d'un quelconque secours. Il commencerait par souffler un peu - échouer sur un récif, c'est toujours assez éprouvant -, et puis il mettrait les pieds dans l'eau, et finirait par s'allonger sur le sable, pour profiter de ce soudain instant de bonheur.
Tout va si vite aujourd'hui, et nous sommes en permanence connectés les uns aux autres. Prendre un peu de recul, et jouir un temps de sa solitude, ça ne se refuse pas. Surtout si les circonstances le permettent.
Déconnecté
Au bout d'un certain temps toutefois, Robinson commencerait pas sentir le manque de la vie moderne. Inévitablement, il aurait besoin de checker son compte Facebook, d'envoyer quelques mails. Seulement voilà, bien entendu, son iPhone et son iPad n'auraient pas survécu au naufrage.
Du coup, désemparé, Robinson serait sans doute allé s'aventurer à l'intérieur des terres. Un peu comme dans Lost, oui, finalement. Mais sans le monstre de la jungle, sans les Autres, sans les parachutistes, et sans les incohérences spatiotemporelles. Donc c'est un peu différent quand même. En tout cas, il penserait sûrement à cette série, en avançant prudemment dans les hautes herbes de l'île. Il songerait peut-être à Koh-Lanta aussi. Ou à Tom Hanks.
Malaise et désespoir
En tout cas, il ne se sentirait pas très à l'aise, et j'imagine que ce Robinson des temps modernes serait bien moins capable que son digne ancêtre de s'en sortir. Difficile en effet de se repérer dans la jungle et de construire une habitation avec des branches quand on a toujours vécu en ville, et que les derniers souvenirs de débrouillardise remontent à une lointaine semaine de colonie de vacances, quand on était âgé de huit ans.
C'est d'ailleurs une réflexion que je me fais souvent : si je me retrouvais seul, sur une île déserte, quelle(s) invention(s) serais-je capable de recréer, par mes propres moyens ? Il faut savoir se poser cette question, de temps à autres.
C'est d'ailleurs une réflexion que je me fais souvent : si je me retrouvais seul, sur une île déserte, quelle(s) invention(s) serais-je capable de recréer, par mes propres moyens ? Il faut savoir se poser cette question, de temps à autres.
En tout cas, dans cette fâcheuse situation, Robinson serait, du moins je présume, désemparé.
Il prendrait beaucoup plus de temps pour se faire une raison. Et même si, admettons, il parvenait à chasser, pour se nourrir, et à se créer un abri de fortune. Imaginez un peu :
• Pas de divertissement.
• Aucun moyen de créer une relation sociale.
• Aucune information à se mettre sous la dent.
• Aucune vidéo virale à partager.
• Pas moyen de raconter cette péripétie hors du commun sur son blog.
• Ou sur Twitter, avec un hashtag #naufrage, #sos, #seulaumonde par exemple.
L'arrivée inespérée de Vendredi
Jusqu'au jour où il serait amené à découvrir Vendredi. Un indigène moderne, en quelque sorte, arrivé sur l'île par erreur. Quel soulagement ! Enfin quelqu'un, après tout ce temps passé seul, sans rapports humains, sans échanges, même virtuels !
Robinson ressentirait, j'imagine, un bien-être incroyable. Il pourrait enfin converser, raconter son histoire, se rassurer, nouer une relation sociale. Et une fois sauvé, une fois revenu dans des terres plus habitées, une fois la ville retrouvée, et la télévision, Internet, les médias sociaux, il pourrait enfin, soulagé, remercier par un simple tweet ce Vendredi salvateur. Comment ? En encourageant ses propres followers à suivre cet être exceptionnel : par un simple #FollowFriday.
C'est marrant de lire cet article, j'ai fait une expérience pour l'Express il y a peu de temps qui ressemble un peu à l'aventure de Robinson : "without media, are we nothing?" (http://www.docnews.fr/fr/archives/etudes/without-information-are-nothing,7198.html)
RépondreSupprimerDéconnecté et malaise, ce sont 2 mots qui représente bien ce que j'ai ressenti!
A bientôt, maintenant que j'ai récupéré mes outils de communication, je pourrai à nouveau converser avec toi je pense ;)
LE livre à emporter pour un naufrage sur une île déserte : "Comment se construire un bateau", (version pour les nuls, le cas échéant).
RépondreSupprimerconseille donner a un futur lecteur pour lire vendredi ou la vie sauvage ??????????
RépondreSupprimermerci d'avance