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Le futur, maintenant.

Face à moi, une grande affiche. Un homme, jeune, souriant, le regard plein d'espoir. Il n'est pas tout à fait de face. Son expression de visage est sincère, joyeuse, avenante. Rassurante aussi. Je connais bien cette photographie, en noir et blanc. Il s'agit d'une affiche de campagne pour l'élection de Kennedy : leadership for the sixties

Kennedy. JFK. Trois syllabes, trois lettres. Inoubliables.

Sur le bureau, à côté de mon ordinateur, un ouvrage de photographies. Elles ne sont pas étrangères au personnage politique que je viens d'évoquer, puisqu'il s'agit de quelques clichés célèbres de Marilyn Monroe. J'ai acheté le livre tout à l'heure, en sortant du Musée Maillol, où je découvrais les Trésors des Médicis. J'avais vu dans ce même musée, l'année dernière je crois, ces photographies de Marilyn. C'était lors de l'exposition La dernière séance, signée Bert Stern. 

La dernière séance

En 1962, ce photographe est reconnu. Il rêve de rencontrer l'actrice de Certains l'aiment chaud. Il contacte Vogue qui accepte avec enthousiasme l'idée d'un reportage sur la star d'Hollywood. 
Les événements s'enchaînent rapidement, Marilyn accepte de poser pour lui. Bert Stern peut réaliser son rêve. Plutôt que de la photographier en studio, il préfère s'installer dans une suite de l'hôtel Bel-Air, à Los Angeles. L'éclairage est minimal, il attend Marilyn avec inquiétude. Viendra ? Viendra pas ? Marilyn est connue pour ses sautes d'humeur et ses caprices; elle est devenue très fantasque. Elle vient seule, elle n'a que cinq heures de retard. La séance peut alors commencer. Marilyn accepte de poser nue, le corps sans maquillage. Un rapport puissant, presque amoureux, s'installe entre le modèle et son photographe. Il la photographie douze heures sans s'arrêter. Le résultat est exceptionnel mais trop dénudé pour Vogue”.


Marilyn acceptera de reposer pour Bert Stern. Des photographies moins choquantes pour l'époque, que le magazine accepte de publier. Elle meurt un jour avant la sortie du reportage dans Vogue

Deux cœurs simples

Ces deux personnages - JFK et Marilyn - m'entourent donc au moment où je me lance dans l'écriture de ce post. Aussi immenses et célèbres qu'ils soient, d'un point de vue à la fois historique et culturel, ils semblent sur ces clichés pleins de candeur. Ils sourient à la vie, insouciants. Comme figés dans un bonheur fragile, immédiat, mais en même temps profondément sincère. Ils incarnent l'optimisme. L'espoir. 


C'est ce qui me plaît, je crois, dans la politique. L'idée que les choses pourraient être différentes. Dans la vie en générale d'ailleurs. Aussi grands soient les problèmes, il est possible de s'y attaquer. Non pas de réussir, à tous les coups. Je ne crois pas qu'il suffise de vouloir pour pouvoir. Je n'ai pas cette naïveté. Mais j'aimerais toujours davantage les personnes qui cherchent à construire, à progresser, à avancer, que celles qui se complaisent dans le pire. Qui voient le déclin partout, le progrès nulle part.

Vous, vous contemplez l'ombre, et l'ombre, et l'ombre encor, 
Soit. C'est bien. Vous voyez, pris sous de triples voiles,
Les ténèbres, et nous, nous voyons les étoiles. 
Nous cherchons ce qui sert. Vous cherchez ce qui nuit. 
Chacun a sa façon de regarder la nuit”. 

Je me souviendrai longtemps, du moins je l'espère, de ces mots de Victor Hugo. 

Construire l'avenir, dès aujourd'hui

Il est important de croire au progrès, tout en dénonçant les abus. Rester vigilants, mais tendre vers un idéal. Partir du présent, mais avoir confiance en l'avenir. Et le construire dès maintenant. Comme le suggère cette très bonne affiche - publicitaire cette fois - pour le salon mondial de l'automobile, qui se tient en ce moment à la Porte de Versailles, à Paris.
“Le futur, maintenant”. Une bonne manière également de rappeler aussi la force de la simplicité en communication. Un autre article à découvrir sur ce blog, si vous avez un peu de temps, ce dimanche soir. 


Commentaires

  1. Il y a un très bon épisode de Mad Men qui se déroule au moment de la mort de Marylin, et un autre sur la campagne Nixon vs Kennedy. Sinon associer le futur et l'automobile, c'est peut-être simple, mais c'est surtout gonflé... ;)

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  2. Si on ne sort pas d'un monde fait pour l'automobile, on risque plutôt de ne pas avoir de futur.

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  3. L'ARPP (l'autorité de régulation professionnelle de la publicité) a souvent condamné les firmes automobiles pour les publicités qu'elles s'autorisaient, notamment sur des questions environnementales. L'automobile n'est pas le véhicule propre par excellence, ni nécessairement le véhicule de l'avenir, tu as raison de le rappeler Nathanaël.
    Mais je trouve néanmoins le message assez fort. Et bien trouvé pour un salon de l'automobile qui présente aujourd'hui les véhicules de demain. Qui sauront, je l'espère, intégrer des technologies suffisamment innovantes pour préserver notre futur commun.

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