Le ciel est bleu. J'entends les gazouillis des oiseaux. Les vrais, pas ceux du micro-blogging. C'est pas mal non plus, d'ailleurs. Les rayons du soleil traversent les feuilles des arbres pour venir balayer l'herbe fraîche. Les perles de rosée étincellent. Les vraies, pas celles de Pearltrees. Une légère brise fait frissonner les fleurs du jardin. Et je suis là, avec mon macbook, au beau milieu de la campagne.
Récemment, avec Mathilde, j'ai discuté d'Into the wild, et de cette envie partagée par tous les urbains de “partir loin, très loin”, de “tout plaquer” pour “aller vivre ailleurs”. Je remarque à ce propos que le héros de cette histoire vraie décide de partir à l'aventure le jour où il reçoit son diplôme. Il n'était peut-être pas au courant que “le diplôme demeure un bouclier efficace malgré à la crise”, comme nous le rappelle Le Monde daté du sept septembre. Peut-être avait-il lu un autre article du même journal, signé Louis Chauvel : “la valeur des diplômes a très fortement décliné en trente ans”. Toujours est-il que ce fantasme du départ soudain, vers l'inconnu, “pour découvrir du nouveau”, est particulièrement fort lorsque l'on a une vingtaine d'années. On se sent encore libre d'échapper à une vie qu'on craint trop banale.
Pour ma part, je suis heureux d'être à la campagne, mais aussi d'avoir un accès à Internet. Il ne faut pas déconner non plus. Dix, quinze jours sans Internet, d'accord. Mais au-delà ?…
Un avion traverse le ciel. Cela renforce mon bonheur. Je suis bien, les pieds sur terre, les pieds dans l'herbe même, alors que d'autres sont en ce moment même enfermés dans cet appareil qui les angoisse peut-être autant que moi. Quoi de plus réjouissant ?
Vous me direz, si ça se trouve, ceux-ci vivent leur vie pleinement, et partent découvrir le monde, au lieu de rester dans leur confort sans saveur.
D'accord. Mais là, maintenant, tout de suite, dès à présent, à l'instant où je vous parle, je préfère le confort. Et qu'il ait ou non une saveur à vos yeux, je le savoure.
Qui dit avion, dit 11 septembre aussi. 9 ans. Déjà. Ça paraît loin, et pourtant, comme la quasi-totalité des hommes qui peuplent cette terre, je me souviens de ce que je faisais ce jour là, je me souviens du lieu où je me trouvais, de l'effet que ça m'avait fait. Comme la quasi-totalité des hommes, du moins je l'espère, j'ai une pensée pour les victimes de cet attentat, et des guerres qui ont suivi. Et vu d'ici, évidemment, les pieds dans l'herbe, ça paraît bien absurde, tout ça.
Evidemment.
Into the Wils reste un bon film, à la philosophie assez "extreme", mais l'idée est là...Normal que beaucoup y pensent!
RépondreSupprimer