Je commence la lecture de l'ouvrage de Frédéric Martel, Mainstream. Nicolas Demorand en avait fait la publicité sur France Inter, il y a quelques mois. "Ne manquez pas Mainstream". Je viens de terminer la préface et le premier chapitre. Je découvre ainsi les enjeux de la géopolitique culturelle. La guerre de la culture "mainstream", cette culture qui plaît à tout le monde.
Ce qui est particulièrement intéressant, c'est les bouleversements qui sont actuellement à l'oeuvre. Ces nouveaux pays qui émergent avec leurs médias et leur divertissement de masse. La force d'Internet, qui bouscule tout également. "En Inde, au Brésil, en Arabie saoudite, on se bat pour dominer le Web et pour gagner la bataille du "soft power". On veut contrôler les mots, les images et les rêves".
Le "soft power". C'est-à-dire le choix de l'attraction, plutôt que celui de la coercition, comme l'explique l'inventeur du concept : Joe Nye. La culture américaine est au coeur de ce pouvoir d'influence. Elle étend son influence en véhiculant des valeurs, comme la liberté, la démocratie, l'individualisme, le pluralisme de la presse, la mobilité sociale, l'économie de marché et le modèle d'intégration des minorités aux Etats-Unis.
Mainstream : adj. - mot d'origine américaine : grand public, dominant, populaire. L'expression "culture mainstream" peut avoir une connotation positive, au sens de "culture pour tous" ou négative, au sens de "culture hégémonique". Un film mainstream : qui vise un large public ; un média mainstream : un média de masse ; un produit mainstream : qui se vend massivement ; "il veut être mainstream": il veut plaire à tout le monde.
Voilà la définition qui sert de quatrième de couverture. Si la préface de cet ouvrage laisse entrevoir une certaine prétention de son auteur, qui affiche fièrement la qualité de son travail et des centaines d'interviews réalisées par lui-même sur tous les continents pour saisir le phénomène dans son ampleur, on se laisse vite absorber par le récit de ces témoignages inédits, tant les enjeux qui y sont décrits sont liés à la vie quotidienne, à l'évolution de la société, et du monde.
Une chose semble certaine : la prééminence de la culture américaine s'essoufflera. Cet ouvrage est à cet égard à la fois fascinant et quelque peu inquiétant. Il s'agit d'une "enquête sur la guerre mondiale pour les contenus. Et cette guerre a déjà commencé".
looks very interesting.
RépondreSupprimerMon intuition aurait plutôt été que l'avenir verra une forme de fragmentation de la culture "mainstream" mondiale. Des particularismes régionaux, une culture américaine qui continuera de rayonner sur l'Occident mais peut-être moins dans les pays émergents, peut-être? Puis je ne crois pas que Bollywood explosera de notre vécu en Europe, par exemple!