Perdre le Midi quotidien ; traverser des cours, des arches, des ponts ; tenter les chemins bifurqués ; m'essouffler aux marches, aux rampes, aux escalades ;
Éviter la stèle précise ; contourner les murs usuels ; trébucher ingénument parmi ces rochers factices ; sauter ce ravin ; m'attarder en ce jardin ; revenir parfois en arrière,
Et par un lacis réversible égarer enfin le quadruple sens des Points du Ciel.
Tout cela, -- amis, parents, familiers et femmes, -- tout cela, pour tromper aussi vos chères poursuites ; pour oublier quel coin de l'horizon carré vous recèle,
Quel sentier vous ramène, quelle amitié vous guide, quelles bontés menacent, quels transports vont éclater.
Mais, perçant la porte en forme de cercle parfait ; débouchant ailleurs : (au beau milieu du lac en forme de cercle parfait, cet abri fermé, circulaire, au beau milieu du lac, et de tout,)
Tout confondre, de l'orient d'amour à l'occident héroïque, du midi face au Prince au nord trop amical, -- pour atteindre l'autre, le cinquième, centre et Milieu.
Qui est moi
Victor Segalen
Labyrinthe onirique
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Victor Segalen fuit dans la métaphysique,
Certains disent de lui que c’est un fou mystique ;
Mais lui poursuit toujours son chemin, sans façon,
Méditant, silencieux, les mots d’une chanson.
Égarant le Midi, point ne perd-il le Nord,
Point ne cédera-t-il au doute qui le mord ;
Il circule aux confins d’une ville éternelle
Dont la foule, jamais, ne se montre cruelle.
Il aide les Chinois lors de leurs jardinages ;
Il partage avec eux d’aimables badinages,
Sachant pertinemment que dans les distractions
Sont les puissants ressorts des futures actions.
Quand, à la fin du jour, il est vraiment perdu,
Il note les idées dont il s’est souvenu,
Et même celles qui ne sont vraiment pas claires,
Il leur fait une place au sein de son glossaire.