Je ne sais comment me l'expliquer, mais j'aime profondément la politique. J'admire le dévouement des grands hommes à la chose publique. S'investir corps et âme dans un combat pour le progrès, comment cela pourrait ne pas être admirable ? Après, bien sûr, chacun peut avoir sa propre conception du progressisme. Et la difficulté naît précisément à l'instant où l'on cherche à définir un progrès universel.
La politique, par essence, mécontente les uns pour contenter les autres. L'art du compromis. La racine de ce mot "compromis" se retrouve d'ailleurs dans le champ lexical politique : la compromission et la promesse, deux thèmes récurrents lorsque l'on parle de politique.
Ce que j'aime avant tout, c'est l'espoir qu'elle suscite. Nous vivons ensemble, en société, et en nous rassemblant nous pouvons décider de notre avenir commun. Réinventer l'avenir. Changer les règles du jeu. Préserver l'essentiel. “Aller à l'idéal et comprendre le réel”.
Ce que j'aime aussi, c'est le débat qu'elle fait émerger, la confrontation des idées, la nécessité de convaincre, de persuader, d'imposer par la démonstration la force de sa position, ou de nuancer cette dernière en considérant le point de vue d'un autre, qui s'avère plus pertinent.
Malheureusement, la politique a besoin - pour exister - de simplifier certains problèmes. L'actualité nous le montre tous les jours. Et Paul Valéry nous avertissait déjà, par sa formule : “que de choses il faut ignorer pour agir”…
Il faudrait pourtant savoir prendre en compte la complexité du réel. L'idéal, ce devrait être justement la compréhension du réel. Ce qu'exprime Rainer Maria Rilke :
“Les hommes ont pour toutes les choses des solutions faciles (conventionnelles), les plus faciles des solutions faciles. Il est pourtant clair que nous devons nous tenir au difficile. Tout ce qui vit s'y tient. Chaque être se développe et se défend selon son mode et tire de lui-même cette forme unique qui est son propre, à tout prix et contre tout obstacle. Nous savons peu de choses, mais qu'il faille nous tenir au difficile, c'est là une certitude qui ne doit pas nous quitter”.
Cette phrase, nous devons la garder en mémoire : “nous savons peu de choses, mais qu'il faille nous tenir au difficile, c'est là une certitude qui ne doit pas nous quitter”.
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