J'ai changé de titre au dernier moment. J'avais tout d'abord pensé à “voir Venise, et sourire…” mais ça n'allait pas. Surtout si l'on imaginait un sourire niais, béa. Venise méritait mieux que ça.
Paul Valéry disait que “la plupart des hommes ont de la poésie une idée si vague, que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie”. Je pense que l'on peut dire un peu la même chose à propos de Venise. Nombreux sont ceux qui s'en font une idée fausse, en étant persuadés toute leur vie qu'il s'en font une idée vague.
Je viens d'y passer trois jours, avec Julie. Et même si je savais que Venise ne se limitait pas à l'image que l'on s'en fait, de l'extérieur, et comme innocemment, avec tous ces clichés que l'on ne peut ignorer, je ne m'attendais pas à une ville aussi belle. Je ne pensais pas m'y sentir aussi bien. Je craignais les touristes, les pigeons de la Place Saint Marc, les gondoles au romantisme fade… et toutes ces choses que l'on ne peut tout à fait ignorer quand on se prépare à découvrir Venise. Venise. La vraie, cette fois. Rien à voir avec les piètres Venises du Nord, de l'Ouest ou du Sud. La Venise. L'éternelle.
Il faut que j'évite moi-même de tomber dans les clichés. Venise est loin de l'image fanée que l'on s'en fait de prime abord. Venise est une ville où chaque ruelle, chaque canal, chaque bâtisse, semble receler un secret, cacher une histoire. A tous les sens du terme d'ailleurs, puisque Venise est une ville proprement historique. Le Palais des Doges rappelle la puissance vénitienne, beaucoup plus que l'arc de triomphe la puissance napoléonienne, par exemple. Et rien ne semble avoir changé. A peine on s'écarte du parcours touristique classique, que l'on se retrouve seul, au beau milieu de cette ville sans pareille. Et il n'est pas difficile de s'imaginer quelques siècles plus tôt. Les maisons sont identiques, du moins m'apparaissaient-elles de la sorte. Venise m'a permis de faire un saut au XIVe siècle, et, vraiment, ce n'est pas donné tous les jours...
Se perdre dans Venise est un voyage. Et je conseille à tous ceux qui demeurent dubitatifs, d'y faire un tour, ne serait-ce que quelques jours. Ils reviendront, comme moi, je le sais, émerveillés. Peut-être pas amoureux de la ville, comme certains le deviennent. Mais avec leur propre vision, dénuée de tous les préjugés accumulés au fil des ans. La vision d'une ville singulière, qui vit encore, et qui n'a rien perdu de son passé.
Je me rends compte que j'ai utilisé plusieurs formules qui sonneront probablement faux aux oreilles des plus récalcitrants. Que m'importe, je sais ce qu'est Venise aujourd'hui. Et la vague idée que je m'en faisais n'existe plus.
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