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Articles

Affichage des articles du novembre, 2013

Tu es mon amour depuis tant d'années

T u es mon amour depuis tant d'années, Mon vertige devant tant d'attente, Que rien ne peut vieillir, froidir ; Même ce qui attendait notre mort, Ou lentement sut nous combattre, Même ce qui nous est étranger, Et mes éclipses et mes retours. Fermée comme un volet de buis, Une extrême chance compacte Est notre chaîne de montagnes, Notre comprimante splendeur. Je dis chance, ô ma martelée ; Chacun de nous peut recevoir La part de mystère de l'autre Sans en répandre le secret ; Et la douleur qui vient d'ailleurs Trouve enfin sa séparation Dans la chair de notre unité, Trouve enfin sa route solaire Au centre de notre nuée Qu'elle déchire et recommence. Je dis chance comme je le sens. Tu as élevé le sommet Que devra franchir mon attente Quand demain disparaîtra. René Char

La vie devant moi

L a nuit ne se fait plus attendre, l’hiver non plus. Les trottoirs se couvrent de feuilles mortes pour se protéger du froid. Les passants frissonnent, pressent le pas. Les phares des voitures s’allument au milieu de l’après-midi. La journée est loin d’être finie ; pourtant « la couleur du soleil et celle de la nuit se mêlent et se succèdent » déjà. Je ne suis pas né de la dernière pluie, ni de la dernière bourrasque sur le boulevard Saint-Michel. Je connais tout cela. La semaine dernière, je me suis rendu aux urgences ophtalmiques à six heures du matin. Une vive douleur à l’œil droit que chaque rayon de lumière relançait, intensifiait. Je me suis retrouvé dans cette salle froide, vide, morne, et terriblement lumineuse. Un panneau indique « au minimum » quatre d’heures d’attente. Je prends mon mal en patience. C'est urgent, soyons patients « Urgences » est le mot le moins bien choisi du jargon médical. Rien ne semble urgent . Nous sommes nombreux à attendre, à souffri

Ce que tweetent les Femmes

S i vous vous attendiez vraiment à ce que je vous dise “ce que tweetent les Femmes”, ce billet de blog est fait pour vous. Je voyais hier défiler des tweets bien singuliers : une conférence revenait en effet sur les stratégies marketing pour cibler les femmes sur Internet . Je me demande en quoi les femmes peuvent être si différentes de moi dans leur activité d'internautes. Comme moi, elles se connectent aux médias sociaux ; comme moi, elles font des recherches Google ; comme moi, elles ont tendance à regarder leurs mails dès le matin. Donc, quel est le point ? Les femmes sont des internautes comme les autres Des statistiques édifiantes illustraient le propos de certains intervenants : “87 % des femmes n'imaginent pas leur vie sans leur smartphone”, par exemple. Sans parler de certaines affirmations bien étonnantes : Les femmes seraient donc plus à l'aise sur le web que les hommes #ConnectingWomen — Web&Luxe (@webandluxe) November 21, 2013 Bi

Du jour au lendemain

“ L a vie, c'est comme une boite de chocolats. On ne sait jamais sur quoi on va tomber ”. Du jour au lendemain, tout peut basculer . Pour le meilleur, ou pour le pire, parfois. C'est sans doute l'une des plus grandes leçons que l'on apprend au fil du temps. Heureusement, il n'y a pas de bouleversements inédits tous les quatre matins . On peut se retrouver pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, voire plusieurs années sans rebondissements majeurs dans son existence. Ni changement profond, ni accident, ni révélation. Un long fleuve tranquille, sur lequel on se laisse emmener un moment. Mais on le sait : la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Aucun fleuve au monde, d'ailleurs, n'est tout à fait tranquille , indéfiniment. Chacun d'eux ont leurs crues, leurs débordements, leurs courants contraires, leurs affluents. Puisque tout peut advenir , du jour au lendemain, il faut profiter, pleinement, du moindre moment (lorsque tout va

La guerre et ce qui s'en suivit

L es ombres se mêlaient et battaient la semelle Un convoi se formait en gare à Verberie Les plates formes se chargeaient d'artillerie On hissait les chevaux les sacs et les gamelles Il y avait un lieutenant roux et frisé Qui criait sans arrêt dans la nuit des ordures On s'énerve toujours quand la manœuvre dure Et qu'au dessus de vous éclatent les fusées On part Dieu sait pour où Ca tient du mauvais rêve On glissera le long de la ligne de feu Quelque part ça commence à n'être plus du jeu Les bonshommes là-bas attendent la relève Le train va s'en aller noir en direction Du sud en traversant les campagnes désertes Avec ses wagons de dormeurs la bouche ouverte Et les songes épais des respirations Il tournera pour éviter la capitale Au matin pâle On le mettra sur une voie De garage Un convoi qui donne de la voix Passe avec ses toits peints et ses croix d'hôpital Et nous vers l'est à nouveau qui roulons Voyez

Ce Que Sera Demain

L es déclinistes étaient nombreux, dans les années 2000, à être invités sur les plateaux de télévision. Ils venaient nous expliquer que tout finirait mal , que la dette ne se résorberait jamais, que l'économie française était moribonde, que les déficits publics continueraient de s'accroître ad vitam aeternam .  Puis vint la crise , cette crise qui était la plus importante depuis le jeudi noir d'octobre 1929. Ça changeait un peu la donne ; il fallait revoir le discours, puisque la lente déliquescence faisait place à un choc brutal, soudain, qu'aucun des pseudo-prévisionnistes n'avait bien entendu anticipé. À force de vivre dans le temps de la crise perpétuelle , on passe à côté des crises véritables, forcément. “ Ce qui arrive, en fin de compte, ce n'est pas l'inévitable, mais l'imprévisible ” Keynes Aujourd'hui, la grande question que se posent les spécialistes - journalistes, économistes et  communicants -, est la suivante : les courbes

Silence

L e silence descend en nous, Tes yeux mi-voilés sont plus doux ; Laisse mon cœur sur tes genoux. Sous ta chevelure épandue De ta robe un peu descendue Sort une blanche épaule nue. La parole a des notes d'or ; Le silence est plus doux encore, Quand les cœurs sont pleins jusqu'au bord. (…) Oh ! s'en aller sans nul retour, Oh ! s'en aller avant le jour, Les mains toutes pleines d'amour ! Oh ! s'en aller sans violence, S'évanouir sans qu'on y pense D'une suprême défaillance… Silence ! Silence ! Silence… Albert Samain