J'ai les mains dans les poches, et je regarde les vagues. Elles viennent frapper la côte sauvage avec force. Elles viennent de loin, se forment, progressivement, et s'écrasent avec fracas sur les rochers usés. Une pluie fine tombe sur l'herbe courte, de là où je suis, en haut de la falaise. Mes pommettes sont humides. Je contemple la furie de ces événements, la colère de l'océan.
Je peux fermer les yeux, où que je sois, et me souvenir de cet instant sur la côte bretonne. Que je sois dans un open space, dans un avion, ou dans un métro bondé de personnes, il me suffit de fermer souverainement les yeux, et je me téléporte devant l'horizon marin infini. C'est pratique, l'imagination. Et utile, les souvenirs.
La musique, souvent, me prend comme une mer.
Vers ma pâle étoile.
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile.
Je te comprends mieux, Baudelaire. Mieux que quand j'avais sept ans, et que j'apprenais par cœur tes poèmes. Ils sont restés en moi, tout ce temps, et chaque mot trouve un sens nouveau, désormais. Les rimes, elles, sont inchangées.
La poitrine en avant et les poumons gonflés,
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés,
Que la nuit me voile.
Ce qui est génial, avec la poésie, c'est que je n'ai rien à faire, en particulier, aujourd'hui. Les vers sortent immédiatement, de mon souvenir. Comme si c'était moi qui les improvisais.
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre
Le bon vent, la tempête, et ses convulsions
Sur l'immense gouffre. Me bercent.
D'autres fois, calme plat.
Grand miroir de mon désespoir.
Il me faut apprendre de nouveaux poèmes, et entreprendre de nouveaux voyages. Pour me forger d'autres souvenirs, qui m'offriront le loisir de m'échapper du métro bondé, de l'actualité morbide, des élections déprimantes, des terroristes infâmes, de la poisseuse époque.
Il me faut apprendre de nouveaux poèmes, et entreprendre de nouveaux voyages. Pour me forger d'autres souvenirs, qui m'offriront le loisir de m'échapper du métro bondé, de l'actualité morbide, des élections déprimantes, des terroristes infâmes, de la poisseuse époque.
c'est exaltant de te lire au petit dej, Basile ! et quelle photo... (tienne ?)
RépondreSupprimertu vois, grâce à toi, je voyage sur les social media ;)
baci, Hélène