Accéder au contenu principal

Médias Sociaux : de la diffusion à la transmission

On parle bien souvent de Twitter comme d'une plateforme idéale pour la diffusion d'information. C'est tout à fait justifié : le retweet est l'un des aspects formidables de ce réseau. Tout contenu nouveau, original, peut faire le tour du monde en quelques heures. Twitter consacre ainsi la formule Les nouvelles vont vite

Mais, et c'est le sujet que je veux aborder aujourd'hui, les outils de communication se prêtent aussi parfaitement à la transmission. Avec la dimension de temps long que cela implique.
Tout ce que l'on écrit sur Internet sera potentiellement lu un jour par nos descendants.

Mon arrière-grand-père a laissé une œuvre derrière lui. En devenant un écrivain célèbre, il m'a donné cette chance. Je peux parcourir ses correspondances, si je le souhaite. Voir comment il parlait à mon arrière-grand-mère, dans ses premières lettres d'amour.

Peu de gens ont cette possibilité. Je pense que vous, qui me lisez à l'instant, n'avez pas conservé dans je-ne-sais-quel coffre les lettres de vos ancêtres. “Moi, j'ai tout donné, mes illusions, et ma vie, et mes hontes… pour vous épargner la dérision de n'être au bout du compte que ce qu'à la fin nous aurons été, à chérir notre mal. Le papier jauni des lettres jetées, au grenier, dans la malle” (Aragon).

Ce qui change, aujourd'hui

Ce qui change, aujourd'hui, c'est que ce que vous dites est archivé, en permanence. Internet conserve, organise, range, classe. Il n'y a plus de grenier, plus de malle, mais des data centers et des moteurs de recherche.


Chers descendants, qui me lisez, je veux vous dire que j'en ai conscience, déjà. Que je suis content de faire partie de la première génération qui a l'opportunité réelle de s'adresser aux suivantes, dès maintenant. Que je suis fier de vous. Que l'avenir est encore et toujours à réinventer. Qu'il faut être absolument moderne.

Mes parents sont des blogueurs

Désormais, ma mère et mon père ont un blog. Ce n'est pas rien.
Elle, se consacre à sa passion, qui est aussi son métier : le jeu (pour consulter son blog, cliquez ici). Lui revient sur ses thèmes de prédilections : des marionnettes à Apple, en passant par la bande-dessinée (idem, il suffit de cliquer ici : juste ici).

Mon père, justement, avait fait quelques dessins géniaux (en toute objectivité) il y a plusieurs années : sur le thème de la transmission. Ces dessins sont désormais en ligne. La boucle est donc bouclée, je crois. Mes descendants étant aussi les siens.

Reste à savoir ce que vous, vous laisserez aux générations futures.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je propose Samdim

Tu es mon amour depuis tant d'années

T u es mon amour depuis tant d'années, Mon vertige devant tant d'attente, Que rien ne peut vieillir, froidir ; Même ce qui attendait notre mort, Ou lentement sut nous combattre, Même ce qui nous est étranger, Et mes éclipses et mes retours. Fermée comme un volet de buis, Une extrême chance compacte Est notre chaîne de montagnes, Notre comprimante splendeur. Je dis chance, ô ma martelée ; Chacun de nous peut recevoir La part de mystère de l'autre Sans en répandre le secret ; Et la douleur qui vient d'ailleurs Trouve enfin sa séparation Dans la chair de notre unité, Trouve enfin sa route solaire Au centre de notre nuée Qu'elle déchire et recommence. Je dis chance comme je le sens. Tu as élevé le sommet Que devra franchir mon attente Quand demain disparaîtra. René Char