Cette phrase parle à ceux qui possèdent un mac, et qui tombent par défaut sur le site d'Apple, à l'ouverture de Safari. “This changes everything. Again”. Simple. Comme toujours d'ailleurs, avec Apple. La simplicité fait la force d'une publicité, comme je le rappelais il n'y a pas si longtemps. En l'occurrence, quatre mots, qu'il est possible de traduire dans toutes les langues. Et que le consommateur pourra retenir aisément. Tout comme “Just do it” ou “I'm lovin' it”, la formule s'imprime dans le cerveau, et peut s'avérer déterminante au moment du choix décisif.
Pour ce qui me concerne, j'ai fini par craquer, et j'ai acheté un iPhone 4. Enfin, pour remettre les choses dans leur contexte, il faut dire que mon précédent téléphone était tombé sur les rails du métro (ligne 12, direction Porte de la Chapelle). Il faut préciser également que j'avais plus de 2400 points Orange. Et qu'une réduction de 100 euros venait s'ajouter à l'offre initiale. En bref, cela ne m'a rien coûté. Un iPhone 4 gratuit, ça ne se refuse pas.
This changes everything. Again.
Pour le moment, ça n'a pas bouleversé ma vie. Je passe peut-être un peu plus de temps sur Twitter, je télécharge quelques applications de plus qu'auparavant, j'écoute beaucoup de musique. Mais je n'ai toujours pas testé FaceTime, par exemple.
Qu'est-ce qui change dans ma vie, au-delà de cette acquisition technologique ? L'ambiance à l'Atelier est plus détendue, 97% des personnes que je croise dans la rue pendant la journée ont un plan de Paris à la main, et cherchent leur chemin. J'ai vu Les fils de l'homme et Looking for Eric en dvd, et ces deux films m'ont plu. Je suis allé chez le coiffeur, rue Saint-Jacques. J'ai les cheveux courts, du coup. Il faut que je vois Myrtille, mais j'ai l'impression de ne pas trouver le temps. Quand je peux, elle ne peut pas, et vice versa. Il faudrait que je vois beaucoup d'autres personnes d'ailleurs…
Avec un peu de chance, demain matin, au réveil, après ma douche, je mettrai de l'ordre dans ma vie, j'organiserai ma semaine, je plierai mes vêtements, et les rangerai dans leurs tiroirs. Je passerai des coups de fil. Tout sera parfait.
Il me faudrait un Eric Cantona. Un coach. Comme dans cette émission qui passait sur MTV et que je regardais, de temps en temps, quand j'avais 17 ans. Je crois que ça s'appelait Made ou quelque chose comme ça. Oui, voilà, made, c'est ça.
Mais un jour, il faut se dire que l'on est seul. Il faut se prendre en main. Même si l'on regrette vite la période passée. “Tu as quinze ans, quoi de plus merveilleux ? Les gens te diront que tu n'peux être plus heureux. Que tu n'as pas de soucis, pas d'impôts à payer, pas de res-pon-sa-bi-li-té. Tu as quinze ans, ce n'est vraiment pas l'âge des tourments”…
Comment s'appelait cette chanson de Polnareff déjà ? Ah oui… Ballade pour un puceau.
This changes everything. Again.
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