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Les Français sont déprimés : comme toujours…

EXCLUSIF : une nouvelle enquête sur les Français déprimés : les trois-quarts d'entre eux (74 %) sont d'accord avec l'affirmation : "en France, c'était mieux avant". Voilà l'un des enseignements de l'étude “Fractures françaises” menée par Ipsos-Steria pour Le Monde et France Inter. L'enquête a été réalisée au début du mois de janvier.

Je me demande si les personnes interrogées faisaient partie de celles qui souhaitaient à leurs proches “une merveilleuse année 2014”, et “plein de bonnes choses”. Si tel est le cas, elles sont sacrément schizophrènes. Mais c'est l'un des points qui étaient abordés sur France Inter ce matin : si l'on interroge les gens sur la situation globale, ou sur l'évolution du pays, ils vont se montrer particulièrement pessimistes et méfiants. En revanche, à des questions plus personnelles, sur leur famille, les liens qu'ils nouent avec leurs proches, etc. ils seront beaucoup plus positifs.

Première, deuxième, troisième génération : nous sommes tous des Français déprimés

La défiance envers les institutions, malgré tout, est assez effrayante. Ce qui est intéressant, c'est de voir que les députés, sénateurs et journalistes ne sont pas tellement plus populaires que François Hollande. Seuls 8 % des individus interrogés disent avoir confiance dans "les partis politiques", par exemple. 


Là où ça devient embêtant, c'est quand "les Français" sont 78 % à affirmer : "dans ma vie, je m'inspire de plus en plus des valeurs du passé". Même si, bien entendu, la formule est quelque peu ambiguë. Je ne sais pas ce qu'on entend précisément par "valeurs du passé" : la politesse ? la galanterie ? le respect de l'autorité ? ou bien la pénalisation de l'homosexualité, la peine de mort et l'interdiction de l'IVG ? Ce n'est pas tout à fait la même chose.

Besoin d'amour

Pour ma part, j'ai l'impression que j'ai fait le job. Plusieurs dizaines de billets publiés sur ce blog pour insister sur l'importance de l'optimisme, de la confiance, de la certitude que demain sera mieux qu'aujourd'hui. Je vous laisse juger :

Que cette étude tombe, en tout cas, aujourd'hui, alors que c'est la journée internationale du câlin, n'est pas anodin. 


Nous avons peut-être tous besoin de réconfort, finalement. Ces études ne disent rien d'autre, dans le fond.


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