L'avenir se dessine peu à peu. On comprend que les objets se perfectionnent, communiquent entre eux, et avec nous. Il n'y a pas de voitures volantes, certes, mais des drones envahissent déjà le ciel, ici ou là. Pas de robots humanoïdes à tous les carrefours, mais des aspirateurs automatiques qui font le ménage, à notre place, avant de rejoindre leur base pour se recharger.
Nous pouvons mesurer tout sur notre quotidien, sur nos habitudes, sur nos performances sportives. Nous embarquons des objets qui nous accompagnent toute la journée. C'est le règne de "l'intelligence", puisque tout ce qui nous entoure - des téléphones aux montres, en passant par les frigidaires, les chaussures ou les lunettes - devient "smart".
Ce que nous sommes
Malgré tout, et c'est normal, nous demeurons ce que nous sommes. Des êtres humains, avec nos tares, nos envies, nos vertus et nos vices. Notre soif de savoir, nos ambitions, nos projets, mais aussi nos inquiétudes, nos questionnements sans fin.
Quand je lis certains auteurs du passé - je me suis lancé dans La Recherche du Temps perdu récemment, par exemple -, je sens bien tout ce que je partage avec eux. Je n'ai pas l'impression qu'ils sont différents de moi, bien qu'ils appartiennent à une époque lointaine. Ces hommes vivaient, aimaient, espéraient, imaginaient ; ils redoutaient la mort et souhaitaient un avenir meilleur. Ces hommes avaient des convictions, des rêves, des secrets. Ces hommes écrivaient.
Ils voulaient plaire, ils voulaient réussir, ils voulaient construire leur vie. Ils avaient un point de vue sur le monde, qui n'était pas étranger au nôtre. Ils avaient le même rapport au temps qui passe, et certains étaient mêmes plus angoissés que nous - "le temps mange la vie, et l'obscur ennemi qui nous ronge le cœur… du sang que nous perdons, croît, et se fortifie". Ils avaient quelques regrets, peut-être, parfois. Une certaine nostalgie. Certains regardaient l'avenir d'un regard tranquille, d'autres pensaient à telle époque révolue. Tous se souhaitaient une bonne et heureuse nouvelle année.
Oui, l'avenir se dessine, peu à peu. Mais c'est comme le décor d'une scène qui change ; nous - les acteurs -, nous demeurons nous-mêmes. Et c'est plutôt rassurant.
et aussi.
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