Il y avait “les Trois Glorieuses”. Trois journées de juillet 1830 qui avaient vu le peuple français se soulever pour instaurer un nouveau régime, ce qui avait inspiré Eugène Delacroix pour son célèbre tableau “La Liberté guidant le Peuple”.
Il y aura désormais les trois affreuses. Trois affreuses journées de 2015 - les 7, 8 et 9 janvier - où la France entière a suivi, jour après jour, heure après heure, minute après minute, le déroulement d’un drame, qui n’aurait jamais dû advenir.
Trois journées au cours desquelles des journalistes, des dessinateurs, des policiers, et des citoyens ont été lâchement assassinés, sans raison. Trois journées qui n’ont servi à faire avancer aucune cause. Trois journées vaines. Trois journées de tristesse, de malheur et d’angoisse.
Ces trois affreuses journées, où je ne reconnaissais ni mon pays, ni ma ville, ni mon quartier, sont désormais derrière nous. La République est debout. Meurtrie, bien sûr, mais debout. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je souhaite de tout cœur que nous parvenions, collectivement, à nous relever, à nous rassembler, pour défendre ce que nous avons de plus cher.
Au cours de ces trois journées d'horreur, la France a démontré ses deux grandes forces. La capacité de son peuple à se redresser, d'abord. Tous ces rassemblements spontanés, dans toutes ces villes de France. Nous nous sommes tous réunis, pour nous recueillir, pour affirmer que la Liberté ne s'assassine pas, pour montrer au monde que nous faisons face. Le professionnalisme et le courage de ses forces de l'ordre, ensuite. Gendarmerie et police, GIGN et RAID, soudés pour retrouver les criminels ; engagés comme jamais. Et parvenant à libérer tant d'otages, dans les mains de ces fous furieux.
J'ai confiance. Malgré ces trois affreuses journées de janvier 2015 qui resteront dans ma mémoire, et dans celle de mon pays. J'ai confiance et j'espère que nous parviendrons à construire un avenir ensemble.
© photo : Thibault Camus
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