Je me force un peu, parfois.
Je me dis que ça fait longtemps, que j'ai reçu de nombreux encouragements depuis que j'ai commencé à écrire, ici, et que cela devrait suffire à m'inciter à poursuivre, régulièrement. Je suis heureux d'avoir plusieurs fois trouvé les mots pour parler de certains sentiments, de certaines impressions, qui avaient de la valeur à mes yeux. Heureux d'avoir réussi à transmettre - des idées, des envies, des émotions peut-être ? - ce qui autrement serait resté au fin fond de ma conscience.
Se forcer à écrire, pour soi, d'abord, et pour les éventuels lecteurs nocturnes qui souhaitent lire autre chose que des analyses politiques post-conférence de presse / post-grand débat national / post-gilets jaunes. Ou bien des dissertations sur la reconstruction de Notre-Dame, à l'identique ou surtout pas. Cet éternel retour, des pour, des contre, et de tous les autres, qui argumentent ou qui s'indignent.
Je me force un peu, parfois. Parce que ça me fait du bien aussi, d'écrire, pour moi. Chez moi.
Se forcer, comme on se force à entrer dans l'eau, car elle est un peu froide, encore, et que l'on se demande si la sensation ne va pas devenir franchement désagréable, à l'approche des vagues, au niveau de ce-que-vous-savez. Pour autant, on continue, car on sait qu'on prendra bientôt plaisir à nager dans l'immensité de l'océan, le sel au bord des lèvres.
MAY THE FORCE BE WITH YOU
Se forcer, comme on se force à monter sur scène, avant une intervention, en dépit du stress ou de la peur de ne pas être à la hauteur, cette fois. Car on sait bien que c'est une chance de pouvoir défendre son projet, le faire connaître à celles et ceux qui, sans doute, n'en ont encore jamais entendu parler. Et puis, en fin de compte, tout se passe bien, comme d'habitude.
Se forcer, à se lever le matin, hors de cette couette qui nous enveloppe, alors que le ciel est maussade, grisâtre, que la brume est revenue, avec son cortège de bruine et de bourrasques. Parce qu'il faut bien, parce qu'il n'y a pas toujours la liberté de pouvoir y demeurer, dans ce lit qu'on chérit. Le monde nous oblige. Le monde nous attend.
TOUT NE PEUT SE FAIRE SANS FORCER
Se forcer, c'est parfois la meilleure façon de s'en sortir. Forcer un sourire, à la demande d'un ami qui vous regarde, pour rire ensuite avec lui. Forcer le trait, forcer le destin, pour saisir l'opportunité qui se présente. Pour se donner toutes les chances de réussir, quel que soit ce que ce dernier mot représente à nos yeux. S'efforcer de faire mieux, d'apprendre de ses erreurs, de penser à ce qui compte véritablement.
Je me force un peu, oui, parfois. Mais ça m'a plutôt porté chance, finalement.
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