Voilà l'automne.
J'écoute Bob Dylan, en sentant le froid qui s'immisce, en voyant les branchages qui tressaillent dans la brise. Des images me reviennent. Les rues de Nantes ; elle, lisant ma lettre, sur le quai ; les boulevards lillois, vers Cormontaigne, qui s'emplissent de feuilles mortes, au petit matin ; les carrefours parisiens, soudain lumineux, dans la nuit qui tombe prématurément. Tous ces lieux métamorphosés, en si peu de temps. Comme toujours.
Time passes slowly when you're lost in a dream.
Je relis ce que j'écrivais alors, les saisons passées. Je mesure la récurrence des sentiments. Je ne change pas tant que ça, année après année. La même mélancolie vient doucement frapper à ma porte, fidèle parmi les fidèles. Elle n'est pas poisseuse, pas incommodante. Rien à voir avec la solitude ou le désespoir. Elle vient avec le sourire, et son regard tendre se pose sur moi.
Time passes slowly when you're searchin' for love.
Je dévore en ce moment Le Royaume, d'Emmanuel Carrère. Il raconte les crises existentielles qu'il traverse ; les doutes qui l'assaillent. Je suis plus tranquille, pour ma part. Si l'actualité était moins morbide et la crise moins perpétuelle, je serais même heureux.
Like the red rose of summer that blooms in the day,
Time passes slowly and fades away.
illustration © Christopher J.
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