Voici venir les temps où, vibrant sur sa tige,
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige…
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir.
Charles Baudelaire
J'ai appris ce poème par cœur la semaine dernière, car j'aimais sa construction originale, et que je voulais le savoir en permanence, où que je sois, quoi que je fasse. Apprendre des poèmes, c'est aussi très utile quand on s'ennuie, dans les transports en commun ou dans une salle d'attente, et qu'on peut librement se remémorer chaque mot, chaque vers, magiquement. Je dis ça en passant.
Commentaires
Enregistrer un commentaire