Accéder au contenu principal

Comme une évidence

Il y a quelques semaines, j'ai vu un reportage sur Emmanuel Macron. Comme toujours - en particulier lors d'une campagne électorale -, je suis de près l'actualité politique, j'étudie la façon dont chacun des candidat exprime ses idées, je pèse le pour et le contre, ce qui me plaît et ce qui me déplaît. Mes historiques Youtube et Google sont pleins de mots tirés du champ lexical politique. Je regarde plusieurs fois chaque échange tendu entre untel et untel, etc. Dans ce reportage sur Macron, donc, j'ai été frappé par une formule qui revenait plusieurs fois. C'est une formule qu'il utilisait lui-même, pour décrire plusieurs moments clés de sa vie : "comme une évidence". 

Comme une évidence, sa rencontre avec sa professeure devenue son épouse. Comme une évidence, le fait de venir étudier les Lettres et la Philosophie à Paris. Comme une évidence, son besoin de s'engager politiquement. Comme une évidence, sa candidature actuelle à la plus haute fonction de l'État.

Cette formule m'a interpelé et je m'interroge depuis, moi-même, sur ce qui, dans ma vie, a sonné "comme une évidence". C'est une chance incroyable de n'avoir pas à choisir, de n'avoir pas à s'interroger sur la porte à ouvrir, sur le chemin à emprunter. Quand j'y pense, ça m'est arrivé assez peu de fois d'être certain que je n'avais pas d'autres choix. Ça m'a même souvent tétanisé, dans ma prime jeunesse, de devoir absolument choisir quelle serait ma voie. 

J'aurais adoré, alors, ressentir une force extérieure qui m'aurait poussé - presque contre ma propre volonté - à m'engager pleinement, et durablement, dans une direction, plutôt qu'une autre. Cela m'aurait évité toutes ces tergiversations, tous ces doutes, toutes ces soirées à fumer à la fenêtre de ma chambre de bonne, en imaginant ce que j'allais devenir.

L'autre façon de voir les choses, c'est de se dire, à soi-même, que tel choix s'impose comme une évidence. Quand ça arrive, il faut s'en rendre compte, ne plus hésiter, ne plus se poser d'inutiles questions, ne plus se chercher d'excuses, mais y aller pleinement, d'un seul coup. Car en fin de compte, il n'y a peut-être rien de plus précieux dans la vie que d'être confronté à une situation où l'on est sûr, à 100 %, que c'est la bonne. Que l'on tient sa chance.

illustration © https://www.behance.net/gallery/16690157/Somewhere-else

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je propose Samdim

Réinventer : un impératif publicitaire

Pour exister aujourd'hui, une marque doit savoir se démarquer. Au-délà du jeu de mots, excellent par ailleurs, il y a une réalité pratique à laquelle il n'est plus possible d'échapper. Dans la foule de produits et de marques qui préexistent sur un marché, il faut savoir se distinguer pour pouvoir émerger et s'imposer durablement. Les agences de communication ont mesuré l'importance de ce postulat, et ont créé en conséquence leur propre modèle de distinction. Je vous propose de faire le point sur ces différents modèles, afin d'y voir un peu plus clair. Le modèle de disruption Commençons par la disruption . Ce mot peut faire peur de prime abord. Il irait très bien dans la chanson des Inconnus Vice et Versa . Mais ce modèle est très simple en vérité. Il a été inventé par Jean-Marie Dru et ses équipes de l'agence BDDP en 1991. La disruption consiste à sortir des sentiers battus, à créer un nouveau paradigme en inventant une nouvelle vision. Autrement dit, il