Accéder au contenu principal

Écrire mes envies


J'ai envie de marcher pieds nus, dans l'herbe du matin. 
J'ai envie de sourire.
J'ai envie d'avoir des heures libres devant moi, et à portée de main une pile de livres, de ces livres qui ont une odeur quand on les ouvre.
J'ai envie de soleil, avec une chaise-longue qui m'attend.
J'ai envie de chaleur, de framboises à cueillir.
Envie de nature, de montagnes, de pierres qui roulent sous les pieds.
Envie que la nuit vienne avant la fatigue, l'aube avant le réveil. Envie d'une soirée d'été, quand l'air est bon, et que l'on peut déambuler dans les rues illuminées de Paris, légèrement enivré, en chemise.
J'ai envie d'entendre le bourdon qui virevolte dans les fleurs du jardin. De voir la libellule sur l'étang.
Envie de suivre du regard le chat qui s'égare dans l'herbe, qui disparaît un moment, que je devine aux aguets, qui bondit puis se tourne, et s'en va chasser plus loin.
J'ai envie de jouer aux échecs avec mon père et mes frères, au backgammon avec ma sœur, aux playmobil ou aux legos avec mes nièces et mes neveux.
J'ai envie de musique, de danse, d'insouciance, de jeunesse.
Envie de plonger dans l'océan, de rouler dans les vagues, de sentir l'eau salée qui ruisselle sur ma peau, de revenir vers la serviette qui m'attend sagement sur la plage, chaude de mon absence.
J'ai envie d'idées neuves, d'espoirs insoupçonnés, d'issues certaines, de renouvellement. Envie de nouvelles rencontres, de nouveaux chemins.

Je me souviens que je jouais à ce jeu, en khâgne, pour faire passer le temps qui semblait long, parfois. J'écrivais mes envies. Telles qu'elles. Sans chercher à les embellir ou à les travestir.

Quelquefois, il suffit d'écrire ses envies pour les vivre, par anticipation.
Une envie n'est pas faite uniquement pour être assouvie. Elle peut aussi être simplement envisagée.



Commentaires

  1. Tes envies sont des prières...Soit exaucé mon cher Basile !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je propose Samdim

Réinventer : un impératif publicitaire

Pour exister aujourd'hui, une marque doit savoir se démarquer. Au-délà du jeu de mots, excellent par ailleurs, il y a une réalité pratique à laquelle il n'est plus possible d'échapper. Dans la foule de produits et de marques qui préexistent sur un marché, il faut savoir se distinguer pour pouvoir émerger et s'imposer durablement. Les agences de communication ont mesuré l'importance de ce postulat, et ont créé en conséquence leur propre modèle de distinction. Je vous propose de faire le point sur ces différents modèles, afin d'y voir un peu plus clair. Le modèle de disruption Commençons par la disruption . Ce mot peut faire peur de prime abord. Il irait très bien dans la chanson des Inconnus Vice et Versa . Mais ce modèle est très simple en vérité. Il a été inventé par Jean-Marie Dru et ses équipes de l'agence BDDP en 1991. La disruption consiste à sortir des sentiers battus, à créer un nouveau paradigme en inventant une nouvelle vision. Autrement dit, il