Ne pas se poser trop de questions. Ne pas chercher en vain qu'un sujet vienne miraculeusement se proposer, neuf, beau, inspirant, original. Pour quiconque a déjà tenu un blog, il arrive qu'on se retrouve coi, interdit. L'équivalent du syndrome de la page blanche, pour l'écrivain. Si cela se produit après deux semaines de blogging, il faut se faire une raison, et passer à autre chose. Mais lorsque cela survient après cinq ans de posts réguliers, c'est légèrement différent.
J'aime - et j'ai toujours aimé - écrire. Des lettres, des mots, des feuilles qu'on fait passer discrètement dans la salle de classe, lorsque le professeur a le dos tourné ; mais aussi des nouvelles, des mails, des DM, des correspondances facebookiennes. C'est un plaisir de sentir mes doigts qui pianotent sur le clavier, de voir ces mots qui se forment sous mes yeux, sortis de nulle part - sortis de moi.
Pendant quelques jours, on se trouve des raisons, pour expliquer la panne. Manque d'inspiration, travail trop prédominant, soirées déjà bien remplies, manque de temps, manque d'envie. Puis on prend conscience qu'il y a probablement d'autres causes, plus secrètes, plus intimes ; une forme de lassitude à exprimer ainsi, en ligne, tant d'histoires personnelles.
Je ne sais pas pourquoi j'écris, ni qui me lit encore. Qu'importe après tout ! Je sais simplement que je veux continuer à écrire. Car j'aime énormément l'idée que des yeux anonymes parcourent ces lignes, silencieusement. Encore et toujours.
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