"La plupart de nos ennuis sont notre création originale", écrit Paul Valéry dans Tel Quel. Comme souvent chez cet auteur, les mots trouvent un sens immédiat à notre esprit. Ils correspondent à une réalité indéniable. On se fait soi-même du mauvais sang, bien souvent. On se fait du mouron.
Cela ne signifie pas que la volonté, seule, suffit à terrasser n'importe quel démon intérieur ; ni que l'on peut se défaire de tous ses soucis, délibérément. Il faut simplement avoir conscience que l'on se crée, parfois, ses propres obstacles à surmonter.
Vis-à-vis du passé, et des regrets que l'on se façonne au fil du temps, il y a une autre phrase de Valéry qu'il faut lire, et lire encore. Elle est la clé pour effacer tous les remords :
"Ce que l'on regrette de la vie, c'est ce qu'elle n'a pas donné - et jamais n'aurait donné. Apaise-toi".
Concernant l'avenir, les projets, les ambitions, et tout le vertige qu'enclenchent ces concepts, le mieux est de comprendre - je crois - que l'on peut, dès aujourd'hui, créer ses propres motifs. Que l'avenir commence maintenant. Aujourd'hui. Il n'est pas cette ligne obscure, lointaine, inconnue. Ce rivage des Syrtes, effrayant car immobile. Il est ce qui vient - ce qui advient - sans cesse. C'est normal d'en avoir peur. C'est même plutôt sain.
N'oublions pas, si possible, que l'avenir, lui aussi, peut devenir notre création originale.
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