Accéder au contenu principal

Une petite tête blonde


Cette petite tête blonde, là, c'est moi. À la fin des années 80. Mon père se la coule douce, avec ses lunettes de soleil. Je sais qu'il veille sur moi. À cette époque, il travaille encore chez Apple. Nous sommes à la campagne, là où mes parents vivent désormais. Là d'où j'écris aujourd'hui.

Une enfance heureuse

Je regarde cette petite tête blonde. Comme j'ai confiance en la vie, déjà ! Petit Basilou, si tu savais… il y a encore tant de choses à venir. Tant de choses à faire. Tant de personnes que tu n'as pas encore rencontrées, dont tu ignores encore tout, et qui vivent pourtant de leur côté, et qui compteront tellement pour toi bientôt. Tant de changements, tant de choix à faire, tant d'aventures.

Continue de jouer dans ce bateau pneumatique, profite un peu de ce bonheur ordinaire. Dans quelques temps tu vivras tes premiers amours, et tu côtoieras l'univers, une nouvelle fois : “il suffit de trois petits bonds, c'est tout de suite la tarentelle. Laisse-moi tenir ton jupon, je saurai ménager tes dentelles”. Pour l'instant, tu n'es qu'un enfant, loin de ces préoccupations-là. Mais ça viendra vite.


Continue de rêver, petit bonhomme. Un jour tu auras du travail, du pain sur la planche, des responsabilités, tu paieras des impôts, tu épargneras pour ta retraite. 

À la vie, à la vie.

Tu suivras l'actualité. Ça t'énervera, souvent. Ça t'attristera, parfois. Tu découvriras les ennuis, les remords, les regrets, l'hypocrisie, le mensonge, la lâcheté ; profite-donc, Basilou ! Profite de l'insouciance, de la liberté, de l'amour de tes parents, de l'air pur, de la tranquillité… de la vie, en somme.

Cette vie que tu aimes, et que tu aimeras encore, je te le dis. Que tu aimeras toujours. Car ces instants-là, dans ce bateau, avec ton père, à la campagne, resteront gravés en toi à jamais. Comme tous les autres moments de bonheur qui viendront ensuite.

Voici ce que je me disais, tout à l'heure, en marchant près de l'étang où cette photo a été prise. Avant de l'écrire ici, pour m'en souvenir, toujours. 



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je propose Samdim

Réinventer : un impératif publicitaire

Pour exister aujourd'hui, une marque doit savoir se démarquer. Au-délà du jeu de mots, excellent par ailleurs, il y a une réalité pratique à laquelle il n'est plus possible d'échapper. Dans la foule de produits et de marques qui préexistent sur un marché, il faut savoir se distinguer pour pouvoir émerger et s'imposer durablement. Les agences de communication ont mesuré l'importance de ce postulat, et ont créé en conséquence leur propre modèle de distinction. Je vous propose de faire le point sur ces différents modèles, afin d'y voir un peu plus clair. Le modèle de disruption Commençons par la disruption . Ce mot peut faire peur de prime abord. Il irait très bien dans la chanson des Inconnus Vice et Versa . Mais ce modèle est très simple en vérité. Il a été inventé par Jean-Marie Dru et ses équipes de l'agence BDDP en 1991. La disruption consiste à sortir des sentiers battus, à créer un nouveau paradigme en inventant une nouvelle vision. Autrement dit, il