Suis-je aussi prévisible ? Suffit-il donc que le temps change, que l'automne s'annonce, pour que, déjà, mon humeur vagabonde ? Mon libre-arbitre semble un roseau, ployant au moindre courant d'air. Ma volonté une feuille jaunie, tenant du bout de sa tige à la branche agitée par le vent.
L'autre jour, Coralie citait Victor Hugo :
“L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ;
Le soir brumeux ternit les astres de l'azur. (…)
Comme le temps s'en va d'un pas précipité !
Il semble que nos yeux, qu'éblouissait l'été,
Ont a peine eu le temps de voir les feuilles vertes.”
Je me souviens d'un soir, il y a quelques années, où j'avais ressenti brusquement l'arrivée de l'automne. Cette atmosphère si particulière. J'étais sous la statue de Danton, vers Odéon, la nuit était tombée si vite ; il pleuvait de fines gouttes, éclairées par les phares des voitures. Tous les automnes passés m'étaient revenus d'un seul coup en pleine face, comme une baffe violente, venue sans prévenir.
Il faut s'y faire.
Les arbres perdent leurs feuilles, les écharpes se nouent, les jambes des femmes ne sont plus nues.
Mais que l'on est bien, dans un lit, à entendre tomber la pluie !
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