Accéder au contenu principal

Les temps sont durs, soyons confiants

Nous vivons le temps de la crise perpétuelle. J'écrivais cela sur mon blog il y a plus d'un an. Apparemment, c'est toujours vrai. La crise, encore et toujours. L'agitation, le scandale, l'opprobre, la colère, la défiance… Une époque formidable, en somme.

Une époque qui semble avoir besoin d'un justicier : un Batman réinventé, en quelque sorte.

J'étais hier soir au théâtre pour voir La Chute d'Albert Camus. C'était dans une petite pièce sombre, dans le XIXe arrondissement de Paris. J'étais au premier rang, face à l'acteur. J'écoutais chaque mot avec une attention particulière.

Le jugement dernier

Certains passages de ce monologue faisaient écho à l'actualité du moment : “tous cancres, tous punis, crachons-nous dessus, et hop ! au mal-confort ! C'est à qui crachera le premier, voilà tout. Je vais vous dire un grand secret, mon cher. N'attendez pas le jugement dernier. Il a lieu tous les jours !”. 


Ce “secret”, étrangement, a réveillé quelque chose dans mon esprit.

Ça m'a rappelé la formule de François Hollande, au Bourget : “Je vais vous confier mon secret, ce secret que j'ai gardé depuis longtemps, et que vous avez sans doute découvert : j'aime les gens, quand d'autres sont fascinés par l'argent”. 

In progress

Là aussi, cette formule trouve une résonance nouvelle avec l'actualité de ces derniers jours.

Je ne sais pas si nous avons besoin d'un super-héros, ou même d'un homme providentiel. Je pense que nous ne prenons pas véritablement conscience que les choses changent, mine de rien. Le temps de la crise perpétuelle ne permet pas de mesurer ce qui se passe, concrètement, dans l'esprit des gens.

Peut-être que c'est mon optimisme qui parle, mais je demeure confiant




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Derrière les mots et les images des médias sociaux

J amais il n'y avait eu de si longues périodes de silence sur mon blog. Aucun post depuis février. Je crois que j'avais besoin de prendre un peu de recul. De m'interroger aussi sur ma présence en ligne. Allez savoir si c'est l'âge - le mien, d'ailleurs, ou celui d'Internet - ou autre chose encore : mais on finit par se poser des questions sur ces mots qu'on donne à lire. C'est sans doute à force de consulter les plateformes sociales. Toutes ces images, ces vidéos, ces sourires affichés, qu'on voit quotidiennement. En sachant aussi ce qu'ils cachent. C'est notre époque : nous possédons des outils de plus en plus performants pour communiquer, mais ce que nous communiquons est souvent loin de ce qui nous anime véritablement. Souvent loin de ce que nous sommes. En résulte sans doute parfois un certain mal-être, qui est compensé par ces mêmes outils numériques nous offrant des solutions de méditation ou des cures de sommeil. C'est la montr

Puisqu'il faut vivre avec

J e ne sais même pas par où il faudrait commencer. Ce n'est finalement pas simple d'écrire face à une situation inédite, imprévisible, surprenante, historique. J'ai plutôt l'habitude de décrire ici de petits aspects du quotidien, de partager des réflexions personnelles, sans grande prétention. Soudain, le monde s'écroule. Tenir un blog en pleine crise sanitaire mondiale apparaît quelque peu illusoire.  J'écrivais pourtant, sur ce même blog, il y a plusieurs années maintenant, ce sentiment de vivre depuis ma naissance le temps des crises perpétuelles . J'entendais parler depuis toujours - du moins était-ce mon sentiment - de crise. Crise de l'éducation nationale, crise du travail, crise identitaire, crise de l'hôpital, crise écologique bien sûr, crise migratoire, crise économique, j'en passe et des meilleurs. La crise était devenue la norme. Et c'est de nouveau le cas, il me semble. Nous vivons l'époque d'une crise continue.

Pourquoi j'aime la Poésie

J e ne saurais expliquer comment m'est venue l'envie d'apprendre par cœur des poèmes, quand j'avais une dizaine d'années. Bien sûr, il y avait des livres chez moi. Des bibliothèques qui accordaient une place non négligeable à la poésie. Bien sûr, j'aimais ces recueils, qui s'ouvraient d'eux-mêmes aux pages les plus précieuses, offrant ces mots qui disaient tout  en disant  peu . " Il faut peu de mots pour dire l'essentiel ". Bien sûr, j'avais la chance d'avoir, à portée de la main, Aragon, Baudelaire, Éluard, Reverdy ou Rimbaud. Et puis, il y avait mon arrière-grand-père, cet héritage culturel transmis dès le plus jeune âge. Ce Victor Segalen dont je pouvais parcourir les ouvrages originaux. Pour sentir ce papier proche d'un papyrus, soigneusement plié entre deux plaques de bois fines que tenait jointes un ruban. Ça aide, d'avoir ainsi dès l'enfance une admiration pour l'écriture. Et une raison supplémentaire