Tout le monde connaît ce sentiment. On se retrouve au printemps, à la terrasse d'un café parisien, au soleil ; le serveur vient d'apporter ce verre, et cette petite coupelle où quelques olives pimentées luisent dans le rayon lumineux ; il y a ces passants heureux, dans la rue, souriants, sur leur 31 printanier. Un ami vous rejoint bientôt. Vous portez le verre à vos lèvres.
Là, à cet instant précis, alors que votre visage baigne dans le soleil du soir, et qu'une légère brise caresse vos cheveux, vous ressentez monter ce quelque chose en vous : c'est le kiff.
Nirvana du quotidien
Il y a mille façons d'atteindre ce nirvana-là, ce bonheur du quotidien. Pour certains, c'est la montée d'adrénaline, quand ils sautent en parachute. Pour d'autres, c'est la puissance de la musique, quand le doigt augmente le volume. Pour d'autres encore, c'est le baiser inattendu, soudain, presque volé, et le frisson qu'il fait naître le long de la colonne vertébrale.
Le kiff, c'est un instant savoureux, un détail de vie singulier, un souvenir ineffaçable, une sensation au sens où l'entend Rimbaud [lire le poème]. C'est toute la vie contenue dans un presque rien.
Soulagement
C'est une expiration. C'est le soupir positif d'un cœur qui a ce qu'il désire, un soulagement, une décompression heureuse. Le kiff, c'est le sourire d'une personne que l'on aime, c'est la joie d'une tâche effectuée, l'idée d'un voyage à venir.
C'est aussi le sentiment d'une infinie liberté. Un bain de minuit improvisé. Une course folle en forêt. Une sieste amoureuse sur la dune. Une fête qui dure toute la nuit, avec les êtres qui comptent le plus pour vous sur cette terre.
Le Kiff, c'est le printemps qui commence, l'hiver qui s'achève, la vie qui reprend.
Le Kiff, c'est maintenant.
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