Accéder au contenu principal

En vivant, en écrivant.

Parfois, quand on tient un blog, on ne tient pas particulièrement à écrire. On aimerait que les billets se créent d'eux-mêmes, comme par hasard, ou par miracle. On aimerait les découvrir d'un coup, d'un seul, déjà structurés, avec une idée brillante à la clé, et des mots qui s'enchaînent bien.
Impossible, pourtant. À moins de faire appel à des contributions extérieures, ou de devenir un simple curateur, ce qui ne me séduit que moyennement, si on ne fait rien, ça ne va pas se faire tout seul.

L'été enchanté

En été, singulièrement, quand on voyage, quand on profite de ce repos soudain, de ce soleil oublié, quand on goûte chaque instant avec une joie nouvelle, quand on marche dans les rues de ce Paris déserté, de ce Paris enchanté, de ce Paris libéré… des Parisiens ; quand, heureux, on avance, les cheveux dans le vent, les lunettes de soleil sur les yeux, pour retrouver son meilleur ami à la terrasse d'un café ; la tâche laborieuse du blog qui est là, attendant plus ou moins patiemment d'être alimenté, paraît bien lointaine. Comme un lion en cage, affamé, il vous scrute pourtant à travers sa grille. Pour lui, le moindre petit bonheur, le moindre petit détail de vie, mérite d'être raconté.


Se confronter à cet écran de malheur, qui symbolise à lui-seul le travail, alors qu'il fait si beau dehors ?  

Il faut être fou

Oui, car il faut laisser une trace, car chaque instant mérite quelques mots : en vivant, en écrivant. Ne plus le faire, trouver cela inutile, c'est décider d'arrêter. Et comme dirait Edmond Rostand, que je vénère : “c'est bien plus beau lorsque c'est inutile”. Quelle que soit la tâche, en amour, au travail, dans quelque rapport humain que ce soit, cette formule est exacte : c'est bien plus beau lorsque c'est inutile.

Je vis, et je m'en rends bien compte ces derniers jours.
Je lis beaucoup, de nouveau. Je fais du sport. Je bronze. Je me désaltère. J'écoute de la musique. Je vois des gens que j'aime. Je me sens léger. Quatre mots me reviennent en permanence : la vie est belle

Je prends conscience que je n'ai besoin de rien, si ce n'est de quelques jours de liberté, de beau temps, d'amour et d'amitié. 

Tous les autres désirs sont bien évidemment superflus. 


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les...

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je pr...

Savez-vous ce qu'est un kakemphaton ?

C ultivons-nous un peu, si vous le voulez bien. Nous passons nos journées à nous stalker  les uns les autres, à regarder des photos, à suivre l'actualité, à tel point que nous finissons par oublier d'apprendre. C'est important, pourtant, d'apprendre . Savez-vous, par exemple, ce qu'est un kakemphaton ? Je présume que non, en m'excusant par avance auprès de mes lecteurs les plus érudits, qui pouffent et s'exclament en eux-mêmes : "bien sûr, qui donc ignore ce qu'un kakemphaton est ?" avant de délaisser ce blog pour se replonger dans la Critique de la Raison Pratique.  Maladresse littéraire Le kakemphaton est une figure de style. Ce nom vient du grec " kakos " ("mauvais, laid") et " emphaton " ("parole"). Elle désigne "la rencontre de sons d'où résulte - involontairement - un énoncé ridicule, déplaisant, ou - volontairement - tendancieux".  En gros, c'est lorsque de g...