Accéder au contenu principal

Nothing.

Je ne vais pas.
Ce soir, je ne vais pas parler de communication, ni de littérature, ni de politique. 
Je ne vais pas faire une sorte de bilan de ce concours organisé par Nicolas Bordas - en haut du cocotier auquel je viens de participer. Je peux juste vous dire que j'ai une belle vue sur le paysage, de là-haut, à quelques mètres de la cime. Je devine @MathieuFlex, au-dessus de moi, pensant probablement déjà à d'autres sommets. 

Je ne vais pas vous parler de succès, ni d'échec. Promis. 
Une fois suffit. 

Je ne vais pas lancer un débat sur le changement d'heure. Pourtant passionnant, à n'en pas douter. 

Je ne vais pas raconter les quelques jours que je viens de passer à la campagne. Ni dire quoi que ce soit de l'automne, des couleurs, des senteurs, des atmosphères de cette saison. Du plaisir de marcher dans l'herbe. Des souvenirs que tout cela inspire. 

Je ne vais pas chercher à trouver un angle pertinent, pour évoquer les médias sociaux de façon originale, en tentant de construire une réflexion singulière. Je ne vais pas créer comme ça une infographie, ni une logo map, ni quoique ce soit de superficiel. 

Je ne vais pas m'étendre sur mon passage au salon du chocolat mercredi soir, car je ne tiens pas à attiser les convoitises ni à réveiller les jalousies, en décrivant les fontaines magnifiques, les liqueurs de cacao, et toutes ces autres gourmandises. 

Je ne vais pas prendre un livre au hasard dans ma bibliothèque, en espérant tomber sur une page digne d'intérêt, que je pourrais reproduire et partager ici. 

What's happening ? 
A ces sempiternelles questions posées par les réseaux sociaux : “What are you doing ?” “What's happening ?”, “Where are you ? Why ? What are you looking for ?”… 

Je ne vais rien répondre. 

Pour une fois. Ça ne peut pas faire de mal. 

Comme on éteint la télévision. Comme on ferme une page Facebook. Comme on pose sa tête contre la vitre du train. Comme on regarde les flammes dans la cheminée en se réchauffant les mains. Comme on se rassure la veille d'un examen, pour trouver le sommeil. Comme on plonge la tête sous l'eau, dans un bain, plusieurs longues secondes… Comme on s'éveille un matin.

Nothing is happening.

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Derrière les mots et les images des médias sociaux

J amais il n'y avait eu de si longues périodes de silence sur mon blog. Aucun post depuis février. Je crois que j'avais besoin de prendre un peu de recul. De m'interroger aussi sur ma présence en ligne. Allez savoir si c'est l'âge - le mien, d'ailleurs, ou celui d'Internet - ou autre chose encore : mais on finit par se poser des questions sur ces mots qu'on donne à lire. C'est sans doute à force de consulter les plateformes sociales. Toutes ces images, ces vidéos, ces sourires affichés, qu'on voit quotidiennement. En sachant aussi ce qu'ils cachent. C'est notre époque : nous possédons des outils de plus en plus performants pour communiquer, mais ce que nous communiquons est souvent loin de ce qui nous anime véritablement. Souvent loin de ce que nous sommes. En résulte sans doute parfois un certain mal-être, qui est compensé par ces mêmes outils numériques nous offrant des solutions de méditation ou des cures de sommeil. C'est la montr

Puisqu'il faut vivre avec

J e ne sais même pas par où il faudrait commencer. Ce n'est finalement pas simple d'écrire face à une situation inédite, imprévisible, surprenante, historique. J'ai plutôt l'habitude de décrire ici de petits aspects du quotidien, de partager des réflexions personnelles, sans grande prétention. Soudain, le monde s'écroule. Tenir un blog en pleine crise sanitaire mondiale apparaît quelque peu illusoire.  J'écrivais pourtant, sur ce même blog, il y a plusieurs années maintenant, ce sentiment de vivre depuis ma naissance le temps des crises perpétuelles . J'entendais parler depuis toujours - du moins était-ce mon sentiment - de crise. Crise de l'éducation nationale, crise du travail, crise identitaire, crise de l'hôpital, crise écologique bien sûr, crise migratoire, crise économique, j'en passe et des meilleurs. La crise était devenue la norme. Et c'est de nouveau le cas, il me semble. Nous vivons l'époque d'une crise continue.

Ni pour, ni contre, bien au contraire

C ela fait un moment qu'aucun mot n'a été écrit sur ce blog. Les années passent. Je perds cette - bonne - habitude. Plus globalement, je partage moins mes pensées, mes envies, mes doutes sur les médias sociaux. J'ai un peu du mal à me positionner dans les débats quotidiens, un peu du mal à entrer dans l'arène des polémiques diverses, des controverses incessantes. Je n'ai plus envie ni d'être pour, ni d'être contre. Je ne réclame ni la démission d'untel, ni ne m'emballe pour le respect de la présomption d'innocence.  Je rêve de nuance, de précision, d'intelligence, de juste mesure. Je rêve de discussions, de conversations, où l'on prend autant de l'autre qu'on ne contribue soi-même à faire avancer une juste cause. Les duels exacerbés, systématiques, m'usent peu à peu. J'imagine que je ne suis pas le seul dans cette situation, à contempler sans mot dire les violentes échauffourées des plateformes sociales. Le temps de la jou