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La substantifique moelle

Plus de 630 billets sur ce blog. Plus de 11 300 tweets à mon actif. À mesure que le temps passe, je commence à accumuler pas mal d'écrits, mine de rien. Des miettes de vie, éparpillées sur la table, que n'importe quel internaute peut venir picorer librement.

Un jour, peut-être, ce seront mes enfants qui liront ces lignes. Des yeux qui n'existent pas encore viendront se poser sur ces mots que j'exprime aujourd'hui. Bien sûr, ma vie en elle-même ne sera jamais en ligne. Mais certaines impressions, certains états d'esprit, certaines idées, seront immédiatement accessibles.

J'aime ma vie, comme j'aime la vie en général. C'est ce que j'aimerais qu'il reste de ce blog, si l'on en tirait la substantifique moelle. Si tous les mots s'évaporaient et qu'il ne restait que l'essentiel. 

Ce que j'aime dans la vie se résume à peu de choses ; ou plutôt se révèle dans certains détails. Un sourire, sur le quai d'une gare. Une gorgée fraîche sur la terrasse ensoleillée d'un café parisien. Une nuit étoilée dans un jardin où l'herbe est douce. Ou encore, ce geste caractéristique, bien connu de tous, d'une personne qui enlève son haut.

J'écris ces mots aujourd'hui. Ils seront lus demain. Ils mettent par conséquent un certain temps à parcourir l'espace-temps entre mes doigts et les yeux des futurs lecteurs. Comme la lumière des étoiles qui nous parvient après plusieurs années, l'Internet d'aujourd'hui scintillera pour longtemps encore.

Il faut en avoir conscience. Nos traces seront analysées par les archéologues du futur. Que restera-t-il de tout ça (Lire : “les ruines du web social”) ? Quelle sera, pour le coup, la substantifique moelle d'Internet en 2013 ? Je pose la question.


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