Accéder au contenu principal

Elles font que je suis

C'en est fini, cette année, du joli mois de mai. Un mois, en l'occurrence, de pluie, de vent, de nuages, où l'on ne pouvait en aucune façon faire ce qu'il nous plaisait. Me revoilà, encore et encore, devant cet écran d'ordinateur, dans ma chambre. 
Le hasard fait que j'écoute cette musique
Autour de moi, des objets de ma vie quotidienne. Des photos, des papiers, des affiches, des livres, des fringues, des films. 

Communiquons un peu

Par la fenêtre, j'aperçois ce ciel grisâtre, ce plafond de brume crasseuse. Je me demande combien de temps encore j'écrirai des billets sur ce blog. On finit par ne plus très bien savoir pourquoi on se connecte, pourquoi on prend le temps de raconter des histoires. Sur Facebook, c'est un peu la même chose. 

La première raison, c'est - du moins je présume - le besoin de sociabilité
J'ai en tête la barre qui correspond à ce besoin dans Les Sims. Si votre personnage ne communique pas, il finit par devenir fou.
Ce n'est pas nouveau, d'ailleurs : 

Quand on tient un blog, on s'adresse à plusieurs personnes en même temps. À ses (innombrables) lecteurs, d'abord, bien entendu. À soi-même, aussi. À celui que l'on deviendra, enfin, et qui, par un soir nostalgique, se replongera peut-être dans ce récit d'un jour passé.

Comme cela vient

Un autre avantage : on fixe par écrit des pensées qui viennent en désordre, sans raison évidente ; qui s'imposent d'elles-mêmes, d'une certaine manière. Parfois, on prend la peine de formuler un peu les choses, pour donner davantage de cohérence. On s'en souvient, ensuite, au cours d'une discussion.
Et de temps en temps, il est agréable d'écrire comme cela vient. De laisser ces pensées s'écouler comme naturellement.

Les pensées naissent par derrière moi comme un vertige, je les sens naître derrière ma tête… si je cède, elles vont venir là, devant, entre mes yeux - et je cède toujours, la pensée grossit, grossit et la voilà, l'immense, qui me remplit tout entier et renouvelle mon existence”, écrivait Sartre.

Ces pensées, c'est moi. Quelles qu'elles soient. Les plus pitoyables comme les plus grandes, les plus inavouables comme les plus belles, les plus tristes comme les plus heureuses. Elles ne tolèrent aucun mors, ne supportent aucune laisse. Elles sont libres. Plus libres que moi.

Elles font ce que je suis. 
Elles font que je suis


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je propose Samdim

Tu es mon amour depuis tant d'années

T u es mon amour depuis tant d'années, Mon vertige devant tant d'attente, Que rien ne peut vieillir, froidir ; Même ce qui attendait notre mort, Ou lentement sut nous combattre, Même ce qui nous est étranger, Et mes éclipses et mes retours. Fermée comme un volet de buis, Une extrême chance compacte Est notre chaîne de montagnes, Notre comprimante splendeur. Je dis chance, ô ma martelée ; Chacun de nous peut recevoir La part de mystère de l'autre Sans en répandre le secret ; Et la douleur qui vient d'ailleurs Trouve enfin sa séparation Dans la chair de notre unité, Trouve enfin sa route solaire Au centre de notre nuée Qu'elle déchire et recommence. Je dis chance comme je le sens. Tu as élevé le sommet Que devra franchir mon attente Quand demain disparaîtra. René Char