Accéder au contenu principal

Qu'est-ce que la vie me réserve ?

Je ne sais pas ce que le destin me réserve. Il m'a déjà joué pas mal de tours, mine de rien. J'ai failli mourir dans un accident d'avion, avant mes dix-huit ans ; puis sur le bord d'une plage, à Barcelone, alors que je venais d'avoir vingt ans. Il faisait une chaleur étouffante. J'avais passé la journée dans les vagues, ou sur ma serviette, à me dorer au soleil avec mes amis. L'insouciance de la jeunesse dans toute sa splendeur : j'ai plongé d'une jetée, et ma tête a heurté une pierre.

Je suis en forme, aujourd'hui, sept ans plus tard. Je n'en garde que des souvenirs diffus, que le temps vient effacer jour après jour, un peu plus. Mais je pense, bien sûr, à toutes les choses que j'aurais ratées, si le sort en avait décidé autrement. Et ça me fait un drôle d'effet, forcément. 

La vie me réserve probablement encore pas mal de surprises. 
Bonnes, je l'espère.

Après-demain, c'est mon anniversaire. Comme toujours, ça m'amène à réfléchir. L'année dernière, un homme a tué douze personnes dans un cinéma, trois jours avant la date fatidique. Ça m'a permis de prendre un peu de recul et de ne pas penser à ma petite personne vieillissante. L'année d'avant, un Norvégien à massacré le jour-même de mon anniversaire plusieurs dizaines de jeunes, sous prétexte qu'ils étaient socialistes (ce qui m'a amené à écrire ce billet de blog, en leur mémoire). 


Je ne souhaite aucun malheur, cette année. Ça me va de me poser des questions existentielles, finalement.

J'aime penser au destin comme à un taxi qui passe, par hasard, au détour d'un boulevard. On le hèle, il s'arrête. On y monte, et il vous fait faire un bout de chemin.

Mon dieu, j'ai l'impression de parler comme Grand Corps Malade : “les histoires d'amour, c'est comme les voyages en train”. Il est temps que je m'arrête, et que je remonte un peu le niveau.
Je vous laisse, du coup, sur une belle citation. Une citation sur laquelle je vais méditer jusqu'au 23 juillet au soir : “Le destin passe et repasse à travers nous, comme l'aiguille du cordonnier à travers le cuir qu'il façonne” (Amin Maalouf). 


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Puisqu'il faut vivre avec

J e ne sais même pas par où il faudrait commencer. Ce n'est finalement pas simple d'écrire face à une situation inédite, imprévisible, surprenante, historique. J'ai plutôt l'habitude de décrire ici de petits aspects du quotidien, de partager des réflexions personnelles, sans grande prétention. Soudain, le monde s'écroule. Tenir un blog en pleine crise sanitaire mondiale apparaît quelque peu illusoire.  J'écrivais pourtant, sur ce même blog, il y a plusieurs années maintenant, ce sentiment de vivre depuis ma naissance le temps des crises perpétuelles . J'entendais parler depuis toujours - du moins était-ce mon sentiment - de crise. Crise de l'éducation nationale, crise du travail, crise identitaire, crise de l'hôpital, crise écologique bien sûr, crise migratoire, crise économique, j'en passe et des meilleurs. La crise était devenue la norme. Et c'est de nouveau le cas, il me semble. Nous vivons l'époque d'une crise continue.

Ni pour, ni contre, bien au contraire

C ela fait un moment qu'aucun mot n'a été écrit sur ce blog. Les années passent. Je perds cette - bonne - habitude. Plus globalement, je partage moins mes pensées, mes envies, mes doutes sur les médias sociaux. J'ai un peu du mal à me positionner dans les débats quotidiens, un peu du mal à entrer dans l'arène des polémiques diverses, des controverses incessantes. Je n'ai plus envie ni d'être pour, ni d'être contre. Je ne réclame ni la démission d'untel, ni ne m'emballe pour le respect de la présomption d'innocence.  Je rêve de nuance, de précision, d'intelligence, de juste mesure. Je rêve de discussions, de conversations, où l'on prend autant de l'autre qu'on ne contribue soi-même à faire avancer une juste cause. Les duels exacerbés, systématiques, m'usent peu à peu. J'imagine que je ne suis pas le seul dans cette situation, à contempler sans mot dire les violentes échauffourées des plateformes sociales. Le temps de la jou

Derrière les mots et les images des médias sociaux

J amais il n'y avait eu de si longues périodes de silence sur mon blog. Aucun post depuis février. Je crois que j'avais besoin de prendre un peu de recul. De m'interroger aussi sur ma présence en ligne. Allez savoir si c'est l'âge - le mien, d'ailleurs, ou celui d'Internet - ou autre chose encore : mais on finit par se poser des questions sur ces mots qu'on donne à lire. C'est sans doute à force de consulter les plateformes sociales. Toutes ces images, ces vidéos, ces sourires affichés, qu'on voit quotidiennement. En sachant aussi ce qu'ils cachent. C'est notre époque : nous possédons des outils de plus en plus performants pour communiquer, mais ce que nous communiquons est souvent loin de ce qui nous anime véritablement. Souvent loin de ce que nous sommes. En résulte sans doute parfois un certain mal-être, qui est compensé par ces mêmes outils numériques nous offrant des solutions de méditation ou des cures de sommeil. C'est la montr