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L'âge mûr des médias sociaux

Il y a eu la phase dite d’expérimentation. Après avoir observé l’évolution des médias sociaux, et les usages qu’engendraient tous ces nouveaux outils, les entreprises ont commencé à développer leur propre présence sur les espaces communautaires. De nouveaux métiers sont apparus. Du Community Manager au Social Media Manager, en passant par je-ne-sais quel Social Media Architect. L’organisation-même de certaines entreprises, les plus innovantes sans doute, a été transformée. 
On a commencé à y voir un peu plus clair.
“La maturité de l'homme, c'est d'avoir retrouvé le sérieux qu'on avait au jeu quand on était enfant”. Nietzsche
Bien souvent, depuis, certains acteurs reviennent sur le chemin parcouru. Et l’on entend, assez régulièrement, des professionnels parler d’une forme de maturité acquise sur les médias sociaux. 
La maturité. De prime abord, c’est plutôt réjouissant. La maturité, cette “étape dans laquelle se trouve un organisme qui a atteint son plein développement” comme le précise Wikipedia ; et de fait, la présence des entreprises - et des particuliers - sur les sites communautaires ou de micro-blogging est moins artisanale aujourd'hui, plus pensée, plus réfléchie. 
Plus mûre, d’une certaine façon. 

Prolongeons l'adolescence des médias sociaux

Le problème, c’est que ce stade est souvent suivi par une lente déliquescence. Ce n’est pas moi qui le dit, mais bien Wikipedia, de nouveau : “l’organisme qui a atteint la maturité entrera éventuellement dans la phase de déclin ou sénescence. Le déclin est l’étape à laquelle l’organisme perd définitivement en complexité, en organisation, en sensibilité ou en force”.


Pour citer une source plus prestigieuse, Pierre Desproges parlait de l’âge mûr comme “celui qui, par définition, précède l’âge pourri”.
“Malheureuse condition des hommes ! À peine l'esprit est-il parvenu au point de sa maturité, le corps commence à s'affaiblir”. Montesquieu
Ne nous trompons pas, par conséquent. Gardons le plus longtemps possible ce sentiment initial, vis-à-vis des médias sociaux : celui de la découverte perpétuelle, de l’émerveillement incessant, de l’apprentissage continu. Ne soyons pas matures trop tôt. Refusons de mûrir, pour ne pas décrépir ensuite.

Stay hungry, stay foolish!

Certes, il y a du chemin parcouru. Mais la route est encore longue (“et la pente forte”, pour citer un auteur encore plus illustre ^^). Tant mieux. C’est par la surprise, la nouveauté, l’innovation, que l’on progresse le plus. L’imprévisible n’a jamais été aussi fort. Personne ne sait à quoi ressemblera demain, et c’est une excellente nouvelle.
L’avenir est excitant. 

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