Accéder au contenu principal

L'éternel retour du poisson rouge

La fin, de la semaine, commence. Demain, rien de trop planifié, rien de prévu, rien d'arrêté. La nuit qui s'annonce ne sera pas brutalement interrompue, au petit matin, par un réveil trop ponctuel. 

Le rossignol de Cyrano

Jusqu'ici, tout va bien. Je poursuis mon chemin. J'essaye de ne pas me poser trop de questions, de ne pas chercher à savoir ce qui va advenir. “Ce qui arrive en fin de compte, ce n'est pas l'inévitable, mais l'imprévisible”. Cette phrase de Keynes revient régulièrement dans mon esprit, comme pour m'éviter d'inutiles anticipations. Nassim Nicholas Taleb finit de me convaincre sur ce point. La puissance de l'imprévisible est telle qu'il est vain d'entrevoir le futur. Il faut l'imaginer, tout au plus. Rester aux aguets. Que sera sera. Whatever will be, will be. The future's not ours to see

“Le rossignol qui du haut d'une branche se regarde dedans, croit être tombé dans la rivière. Il est au sommet d'un chêne et toutefois il a peur de se noyer”. Cyrano de Bergerac. 

Paragraphe en vrac
Je m'en vais gazouiller sur Twitter, plutôt que de me mirer dans la flaque, depuis l'une des palmes du cocotier. Et puis, peut-être, je sortirai. J'irai sur les bords de la Seine, dans la nuit. La nuit, tous les chat sont gris. Et les rossignols chantent aussiVienne la nuit, sonne l'heure. Les jours s'en vont. Je demeure. Je vais errer. Penser à toutes ces choses. Ce soir, Julie n'est pas là. Elle dîne chez une amie. “Chéri, y a des trucs à manger dans le frigo. J'vais rentrer tard sans doute, après le dernier métro. Tu vas pouvoir enfin te faire une soirée tranquille. Je t'… - et là y a un cœur dessiné au stylo bille [je sais, j'inverse les rôles, mais à part Lila, personne ne remarquera rien]. 
Ce paragraphe est comme une chambre mal rangée. Tant pis. Je poursuis. J'aime bien le désordre de temps en temps. La vie n'est pas un bocal. L'éternel retour, c'est pour les poissons rouges. Pas pour les hommes. Les hommes progressent, échouent, se relèvent, construisent, se trompent, détruisent, recommencent, partagent, échangent, imaginent. Et ça dure depuis bien longtemps. En vrac. Mais pas de la même manière

Car une chambre n'est jamais mal rangée deux fois de la même façon.

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je propose Samdim

Réinventer : un impératif publicitaire

Pour exister aujourd'hui, une marque doit savoir se démarquer. Au-délà du jeu de mots, excellent par ailleurs, il y a une réalité pratique à laquelle il n'est plus possible d'échapper. Dans la foule de produits et de marques qui préexistent sur un marché, il faut savoir se distinguer pour pouvoir émerger et s'imposer durablement. Les agences de communication ont mesuré l'importance de ce postulat, et ont créé en conséquence leur propre modèle de distinction. Je vous propose de faire le point sur ces différents modèles, afin d'y voir un peu plus clair. Le modèle de disruption Commençons par la disruption . Ce mot peut faire peur de prime abord. Il irait très bien dans la chanson des Inconnus Vice et Versa . Mais ce modèle est très simple en vérité. Il a été inventé par Jean-Marie Dru et ses équipes de l'agence BDDP en 1991. La disruption consiste à sortir des sentiers battus, à créer un nouveau paradigme en inventant une nouvelle vision. Autrement dit, il