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Affichage des articles du juillet, 2018

Des paroles, pour traverser l'Histoire

J e sortais le 33 tours de sa pochette, et le posais sur le tourne-disque. Dans cette maison de campagne où je passais quasiment chaque week-end, durant toute mon enfance, tout un monde musical s'offrait à moi par l'intermédiaire de cet objet. Il y avait de tout. Des artistes variés, pour des musiques originales, qui devenaient pour moi instantanément  cultes , puisqu'elles avaient atterri ici, dans ma famille, acquises par mes parents, ou mes frères, ou ma sœur. Le filtre était préparatoire. Rien n'était à jeter, puisque ça se trouvait là.  Ainsi, je découvrais Bashung, Dylan, Brassens, Barbara, les Rolling Stones, etc. Pourtant, parfois, de ces enceintes, je pouvais entendre des musiques, disons, particulières. Personne ne m'a dit, par exemple, d'où venait ce disque de Marc Ogeret, Autour de la Commune . Qui donc avait acheté ça ? Et pour quelle raison ? Bien sûr, ça correspondait à un certain goût pour l'Histoire, et à une certaine conscience d

Le balayage des jours

L e balayage des jours. Un événement en chasse un autre. Dimanche dernier, mes voisins étaient souriants, dans la rue, klaxonnant, riant, s'applaudissant. Nous étions champions du monde et les scooters filaient sans casque sur les boulevards heureux. Plus d'embrassades aujourd'hui. Les inconnus le sont redevenus. On se croise, on s'adresse un salut simple, courtois, dans l'ascenseur. On s'ignore sur les boulevards communs. C'est la loi naturelle. L'ordre des choses. L'actualité en est l'incarnation-même. Chaque nouvelle vient effacer celle de la veille. Rien n'est plus vieux que le journal déjà lu, qui git dans le sac poubelle de la station de métro traversée par les bourrasques du matin. Quel que soit l'événement, il ne dure jamais très longtemps. Aucun drame ne s'éternise jamais, à cette échelle-là. So what? Dans nos vies personnelles, c'est un peu différent. Il y a des souvenirs qui restent, des jours qui cha

Une impression de déjà-vécu

C 'est comme s'il y avait plus de sève dans les branches, plus de sang dans les veines, plus de soif, plus d'envie, plus d'intensité dans les regards, plus de. L'été est là, qui bat, qui pulse, qui presse. "Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir". Merci Baudelaire. Il fait beau. Il fait chaud. Et c'est tant mieux. J'augmente le volume, dans mon casque. J'ai envie de danser, en descendant les marches du métro parisien. Envie de sourire derrière la vitre du bus, devant cette ville qui fourmille sous mes yeux. Envie de terrasses, envie de flâneries, envie de verres qui se remplissent puis se vident, envie de nouveau, envie. Et il y a ce sentiment de déjà-vu, de déjà-vécu, de déjà-ressenti. Je suis né en Juillet. Des étés, j'en ai vu passer plein. Ce sentiment de vie qui s'intensifie, qui pousse, qui pulse, qui presse, je le connais par cœur. Il m'est familier. Comme le sera l'automne qui suivra, avec son cor