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Articles

Affichage des articles du décembre, 2013

À Clymène

M ystiques barcarolles, Romances sans paroles, Chère, puisque tes yeux, Couleur des cieux, Puisque ta voix, étrange Vision qui dérange Et trouble l'horizon De ma raison, Puisque l'arome insigne De ta pâleur de cygne, Et puisque la candeur De ton odeur, Ah ! Puisque tout ton être, Musique qui pénètre, Nimbes d'anges défunts, Tons et parfums, A, sur d'almes cadences, En ces correspondances  Induit mon cœur subtil, Ainsi soit-il ! Verlaine

Penser à ceux qui souffrent, en buvant du champagne

A u moment des fêtes de fin d'année, il faut, paraît-il, avoir une pensée pour ceux qui souffrent, qui sont seuls, qui sont malheureux. Tous ceux “qui sont loin de chez eux, qu'on oublie peu à peu, et qui ont dans leurs yeux quelque chose qui fait mal, qui fait mal, qui fait mal”. Entre le foie gras et la dinde aux marrons, arrêtons-nous une seconde pour digérer en songeant à ces milliers de désespérés qui n'ont pas la même chance. Il n'est pas interdit de s'empiffrer, mais il faut le faire avec humilité et compassion pour ceux qui meurent de faim au même instant. “T'entends pas ce bruit ? C'est le monde qui tremble, sous le cri des enfants qui sont malheureux” Renaud.  Le message de n'importe quel représentant politique sera le même : des souhaits de bonheur pour le plus grand nombre, et une pensée particulière pour les autres. S'il ne procède pas de cette façon, on le lui reprochera. C'est convenu, mais apparemment nécessaire. Au

Maintenant, ou jamais…

L es meilleures choses qui arrivent dans une vie sont des chances que l'on parvient à saisir . Plus j'y pense, plus cela m'apparaît évident. Des opportunités qui se présentent, à un instant précis, et qu'on réussit à transformer, pour diverses raisons. Des “instants de vérité” qui déterminent la suite des événements existentiels.  Une femme, dont le regard semble vous dire “embrasse-moi, imbécile !”, et qui devient beaucoup plus qu'une simple inconnue en l'espace d'une seconde, quand vous vous décidez à franchir cet espace infime entre vos lèvres et les siennes. À l'échelle d'une vie, cette seconde semble peu ; mais elle compte pour beaucoup dans les années qui suivent. "Les femmes pardonnent parfois à celui qui brusque l'occasion, mais jamais à celui qui la manque". Talleyrand  Il faut savoir saisir l'occasion quand elle se présente. Dans le cas contraire, elle se transformera immédiatement en regret , plus ou moins

Baignade autorisée, baisers interdits

D ans  les thermes de Carolus , à la frontière entre l'Allemagne et la Belgique, il y a les bains immenses, les vapeurs de l'eau qui s'échappent dans la nuit, les cascades magnifiques, les jets massants, et les saunas réconfortants. À deux heures de Paris, vous pouvez ainsi goûter aux plaisirs thermiques , et revigorer votre corps qui en a bien besoin avant l'hiver qui approche. Le responsable des bisous Dans les thermes de Carolus, il y a aussi un homme dont le métier est de veiller scrupuleusement à ce qu'aucun couple, dans les bains et autres jacuzzis, ne s'embrasse trop longuement. Il scrute les baigneurs et baigneuses avec son regard aiguisé, et se met à faire de grands gestes et de grands cris si l'envie vous prend de laisser s'attarder un peu vos lèvres sur celles de votre partenaire. “ Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse Plus précise, un aveu qui veut se confirme

Quand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli

Q uand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli Oh ! quel bonheur profond, intime, recueilli ! Amour ! hymen d'en haut ! ô pur lien des âmes ! Il garde ses rayons même en perdant ses flammes. Ces deux coeurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un. Il fait, des souvenirs de leur passé commun, L'impossibilité de vivre l'un sans l'autre. - Chérie, n'est-ce pas ? cette vie est la nôtre ! Il a la paix du soir avec l'éclat du jour, Et devient l'amitié tout en restant l'amour ! Victor Hugo

Siri, à votre service…

J e ne sais pas si vous avez déjà tenté de dicter un long texte à votre ordinateur ou à votre téléphone, mais si vous l'avez fait récemment vous avez sans doute constaté, comme moi, les progrès technologiques considérables qui ont été accomplis dans ce domaine. Avec l'arrivée imminente des objets connectés (lunettes, montres, mais aussi bijoux, micro-ondes ou aspirateur…) commander à voix haute à son environnement certaines tâches deviendra rapidement une nécessité. Le vocal, en complément du tactile , en quelque sorte. “ Siri, peux-tu lancer la machine à laver en mode éco, à partir de 19h30, merci ”. I'm afraid I can't do that Ce qui est intéressant, c'est de mesurer à quel point la science fiction a déjà fait le tour de toutes les dérives cauchemardesques de n'importe quel système d'intelligence artificielle, avec des similitudes criantes par rapport aux outils que l'on possède aujourd'hui. Entre “Hal” et “Siri”, il n'y a pas

Lire et Vivre

J 'ai l'habitude - quand il m'arrive quelque chose - de prendre un livre dans la bibliothèque, de chercher une situation similaire, et de m'inspirer des réactions héroïques du personnage principal pour se tirer de l'embarras. Sans aller jusque là, il est évident qu'on trouve dans certains ouvrages  les réponses aux questions qui vous assaillent, et vous tiraillent, parfois. Du Roman inachevé  aux Fragments d'un Discours amoureux , en passant par Les Fêtes Galantes  ou Ainsi Parlait Zarathoustra , les livres qui m'ont permis de comprendre l'existence sont nombreux. Plusieurs, sur la table de chevet, près du lit, m'ont remonté le moral à des moments où j'en avais bien besoin.  “ Les exemples vivants sont d'un autre pouvoir ;  Un Prince, dans un livre, apprend mal son devoir” . Corneille C'est une chance de vivre après des millénaires de culture, d'échanges, de transmission, de guerre et d'amour. Vivre après to

Du Départ de s'Amie

E lle s'en va de moi la mieux aimée, Elle s'en va (certes) et si demeure Dedans mon cœur tellement imprimée, Qu'elle y sera jusques à ce qu'il meure. Voise où vouldra, d'elle mon cœur s'assure :  Et s'assurant n'est mélancolieux : Mais l'œil veut mal à l'espace des lieux,  De rendre ainsi sa liesse lointaine : Or Adieu donc le plaisir de mes yeux, Et de mon cœur l'assurance certaine. Clément Marot 

Ce que j'écrivais en décembre

T out doucement, on arrive à la fin de l'année. Exit 2013 , bientôt. Cette date me paraîtra très vite ancienne, poussiéreuse, comme toutes les années passées depuis ma naissance. Je m'habitue très vite au changement, en fin de compte. Comme nous tous . Je relis ce que j'écrivais sur ce blog à la fin des années précédentes. C'est avec plaisir que je constate une certaine constance dans mes sentiments. Comme si ce blog m'apprenait enfin qui je suis, ce qui demeure en moi, quoiqu'il se passe. Les derniers jours de l'année En décembre 2012, je prenais la résolution (tenue depuis) de publier tous les lundis une poésie sur ce blog. Et je posais par ailleurs une bonne question, je trouve : que cherchons-nous, le soir, sur Internet ? En 2011, j'étais un peu nostalgique . La fin de l'année ne me laissait déjà pas indifférent : “ les derniers jours de 2011. Dans moins d'une semaine, tout ce qui s'est passé cette année pourra être c

L'innocence du devenir

L a plupart des personnes que je croise ces derniers jours ont l’air mélancolique . Leur regard se perd dans le vide, leur démarche est plus hasardeuse ; leur sourire, même, semble parfois teinté d’une tristesse passagère.  La vie en vrac Comme si tout le monde était un peu perdu, un peu pommé en automne, emporté par la vie comme un bouchon de liège sur l’eau. Ça m’a fait penser à cette phrase d’un très bon film que j’ai vu la semaine dernière, Oh Boy  :  “Tu as déjà eu l’impression que les gens qui t’entourent sont étranges… mais quand tu y réfléchis mieux, tu te rends compte qu'en fait, le problème vient de toi ?” Puisque je parle cinéma,  le dernier film de Klapisch , troisième et dernier volet de la saga de l' Auberge espagnole , vient accentuer ce trait. Le réalisateur le dit et le redit, à longueur d'interview, ce qui l'intéresse, c'est le vrac de la vie  : “ Je ne souhaite à personne d'être en vrac. Écrire un scénario, c'est ranger [sa

L'âme bretonne

Q uand, du sein de la mer profonde, Comme un alcyon dans son nid, L'âme bretonne vint au monde Dans son dur berceau de granit, C'était un soir, un soir d'automne, Sous un ciel bas, cerclé de fer, Et sur la pauvre âme bretonne Pleurait le soir, chantait la mer. Charles Le Goffic © photo