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Affichage des articles du septembre, 2013

Comment encore reconnaître

C omment encore reconnaître Ce que fut la douce vie ? En contemplant peut-être Dans ma paume l'imagerie De ces lignes et de ces rides Que l'on entretient En fermant sur le vide Cette main de rien. Rainer Maria Rilke

Les 3 ou 4 infos importantes du moment

Q uand je pense qu'auparavant, les gens se levaient le matin sans regarder leur téléphone portable - appareil qui n'existait pas encore -, sans savoir ce que leurs amis avaient posté sur Facebook ou Twitter, sans se connecter au monde autrement que par la radio ou le journal du matin, dans le meilleur des cas. Les choses ont bien changé . Ce qui est intéressant, aujourd'hui, c'est que tout le monde peut devenir son propre directeur de rédaction . Parcourir l'ensemble des contenus publiés sur LinkedIn, Pinterest, Youtube, Facebook ou Twitter, et chercher à hiérarchiser ces éléments en fonction de leur degré d'intérêt. Se faire sa propre revue de presse, en quelque sorte. L'objectif : distinguer rapidement les 3 ou 4 infos croustillantes du moment présent. Sur Twitter, c'est un exercice que je fais régulièrement. Au-delà des fameux “ trending topics ”, je repère comme tout le monde certains sujets qui reviennent dans ma time line , j'en part

Se trouver là, à cet instant précis…

I ls étaient venus prendre un café, un samedi, dans un lieu fréquenté : le Westgate Mall . Ils souriaient, en discutant, autour de ce cappuccino  réconfortant. Quelques heures plus tard, ils allaient reprendre l'avion, et profitaient simplement de cet instant pour se détendre. Mais ce jour là, à cet instant précis , dans ce lieu-là, une dizaine de terroristes avait choisi de venir exterminer le maximum de personnes. Bad luck La plupart des victimes n'avaient qu'une idée vague de la situation géopolitique, de l'existence des Shebab , de leurs revendications. Certaines d'entre elles se préoccupaient probablement assez peu des conflits régionaux. Elles étaient simplement là, au mauvais endroit, au mauvais moment . C'est le principe du terrorisme : atteindre les pouvoirs politiques ou l'opinion publique en exterminant des personnes qui sont innocentes , au sens propre ; c'est-à-dire qui ne peuvent même pas comprendre pour quelle raison elles s

Nous dormirons ensemble

Q ue ce soit dimanche ou lundi Soir ou matin minuit midi Dans l'enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C'était hier que je t'ai dit Nous dormirons ensemble C'était hier et c'est demain Je n'ai plus que toi de chemin J'ai mis mon cœur entre tes mains Avec le tien comme il va l'amble Tout ce qu'il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J'ai refermé sur toi mes bras Et tant je t'aime que j'en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble Aragon (poème Vers à danser )

La prochaine branche

“ L 'oiseau frémit, bondit, abandonne instantanément sa présence sur une branche et l'emporte. Il ravit avec soi un centre du “monde”, et vole le poser ailleurs. (Je ne sais s'il choisit ou non la branche d'arrivée)”.  Paul Valéry Voilà que je change de branche, à mon tour. J'emporte avec moi ce centre du “monde” pour le poser ailleurs. C'est, je crois, ce qui se passe lorsque l'on change d'époque , au cours de sa vie. Un nouveau chapitre, une nouvelle page blanche à écrire, ou à dessiner. “Repartir de zéro”, “faire table rase du passé”, ne sont pas des expressions qui conviennent, en l'occurrence. Il ne s'agit pas de tout effacer, pour tout recommencer - comportement stérile d'adolescent ou d'amnésique. Il s'agit bien de changer de branche, et, pour ce faire, de prendre son envol. Je rassemble mes bagages, c'est-à-dire tout ce qui fait celui que je suis . Je range mes affaires. Je fais le point sur mon idéal, sur

Pages de Soutien sur Facebook : la mobilisation est-elle durable ?

En quelques heures, des centaines de milliers d'internautes ont liké  la Page de Soutien au Bijoutier de Nice - ou les Pages parodiant cette mobilisation, comme celle du Lapin. Mais que deviendront ces communautés dans le temps ? J e ne vais pas revenir sur le fait divers tragique (*). Un bijoutier a abattu l'un de ses braqueurs mercredi dernier et risque d'être condamné. Ce qui m'intéresse, moi, c'est la mobilisation facebookienne  suite à ce fait divers. Et surtout, le prolongement de cette mobilisation .  À l'heure où j'écris ces lignes, la Page “Soutien au bijoutier de Nice” compte plus d'1,6 million de likes sur Facebook. Cela signifie qu'autant de personnes ont décidé de s'abonner à cette Page . L'illusion de la pétition en ligne En effet, contrairement à ce que prétendait son auteur, l'équation “1 like = 1 signature” (mise en avant sur la cover  de la Page en question) est une assertion totalement erronée. Une

La Saveur du Réel

I l marchait sur un pied sans savoir où il poserait l'autre.  Au tournant de la rue le vent balayait la poussière et sa bouche avide engouffrait tout l'espace. Il se mit à courir espérant s'envoler d'un moment à l'autre, mais au bord du ruisseau les pavés étaient humides et ses bras battant l'air n'ont pu le retenir.  Dans sa chute il comprit qu'il était plus lourd que son rêve et il aima, depuis, le poids qui l'avait fait tomber. Pierre Reverdy

L'aube est moins claire

S uis-je aussi prévisible ? Suffit-il donc que le temps change, que l'automne s'annonce, pour que, déjà, mon humeur vagabonde ? Mon libre-arbitre semble un roseau, ployant au moindre courant d'air. Ma volonté une feuille jaunie, tenant du bout de sa tige à la branche agitée par le vent. L'autre jour, Coralie citait Victor Hugo : “ L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ; Le soir brumeux ternit les astres de l'azur.  (…) Comme le temps s'en va d'un pas précipité ! Il semble que nos yeux, qu'éblouissait l'été,  Ont a peine eu le temps de voir les feuilles vertes .” Je me souviens d'un soir, il y a quelques années, où j'avais ressenti brusquement l'arrivée de l'automne . Cette atmosphère si particulière . J'étais sous la statue de Danton, vers Odéon, la nuit était tombée si vite ; il pleuvait de fines gouttes, éclairées par les phares des voitures. Tous les automnes passés m

Prémices de l'automne

H ier, nous avons eu un aperçu de ce que sera l'automne. Le temps du ciel crasseux, de la pluie incessante , de la nuit qui tombe plus tôt que prévu. Le temps des bourrasques humides sur les boulevards, des écharpes, des Actifed® jour et nuit. Le temps des gens qui toussent dans le bus, des mines renfrognées, des frissons. Un lolcat dans la gorge Pour autant, je vais bien. Je sais que cette saison va venir avec sa mélancolie habituelle ; je le vois arriver, avec ses bottes, sa redingote grise, ses yeux cernés, pour me saisir au ventre, cet automne familier. Nostalgie, feuilles mortes, phares des voitures embués, dans le soir. Je connais tout ça, sur le bout des doigts . Pourtant, hier, j'avais le sourire aux lèvres, les yeux qui pétillaient en voyant ce ciel lourd, ces trottoirs détrempés. Je me sentais vivant , au sens propre comme dans tous les sens. Si, comme le dit Sophocle,  “ l'homme porte en lui la semence de tout bonheur et de tout malheur ”, alors

La Jeune Fille et le Ramier

L es rumeurs du jardin disent qu'il va pleuvoir. Tout tressaille, averti de la prochaine ondée : Et toi qui ne lis plus sur ton livre accoudée, Plains-tu l'absent aimé qui ne pourra te voir ? Là-bas, pliant son aile et mouillé sous l'ombrage, Banni de l'horizon qu'il n'atteint que des yeux, Appelant sa compagne et regardant les cieux, Un ramier, comme toi, soupire de l'orage. Laissez pleuvoir, ô cœurs solitaires et doux ! Sous l'orage qui passe il renaît tant de choses. Le soleil sans la pluie ouvrirait-il les roses ? Amants, vous attendez, de quoi vous plaignez-vous ? Marceline Desbordes-Valmore

Ne repartez pas les mains vides

C ool, vous êtes là. Vous me lisez . Avec un peu de chance, ce n'est pas la première fois que vous venez ici. Mais quoiqu'il en soit, fidèle ou non, vous méritez de repartir avec quelque chose . C'est à ça que sert un blog, en définitive, non ?  Ce qui est difficile, c'est que vous avez votre propre vie, vos propres goûts, vos propres centres d'intérêt. Comment donc être sûr que vous ne repartirez pas les mains vides , voire déçu ? En vous proposant un choix. Servez-vous : DES CITATIONS :  “ C'est dans le mépris de l'ambition que doit se trouver l'un des principes essentiels du bonheur sur la terre ” (Edgar Allan Poe) “ Chaque individu ne conçoit pas directement qu'il est homme - nul n'est homme - mais centre, but, base et fin de tout. Pas plus qu'il ne peut comprendre qu'il doit mourir, il ne peut comprendre qu'il n'est qu'un détail ”. (Paul Valéry). UNE INFO SOCIAL MEDIA : 10 milliards de message

Les Yeux de Basilou

Ç a fait toujours assez flipper, l’avenir. C’est sans doute pour cette raison que l’espoir - cet espoir qui naît parfois, sans prévenir, et qui grandit jour après jour -, est le sentiment le plus agréable qui soit . L’espoir de meilleurs lendemains, l’espoir que tout ira bien. Penser à l’avenir, c’est s’aventurer . C’est être cet enfant qui marche dans le jardin, la nuit tombée, vers l’obscurité. Qui laisse sa maison éclairée, dans son dos, pour s’enfoncer dans le noir épais, effrayant, tout en contrôlant sa peur, justement. Les yeux s’habituent peu à peu, distinguent certaines formes. Combien de fois me suis-je moi-même confronté à ce noir-là ? Avant de rentrer en courant, la respiration haletante, le cœur battant, dans la chaude et rassurante demeure où m’attendaient mes parents ?  “Dark is the night, cold is the ground. In the circular solitude of my heart, as one who strives a hill to climb. I am sure I'll come through I don't know how”. Même les choses p

Ballade des mauvaises personnes

Q u'on vive dans les étincelles Ou qu'on dorme sur le gazon Au bruit des râteaux et des pelles, On entend mâles et femelles Prêtes à toute trahison, Les personnes perpétuelles Aiguisant leurs griffes cruelles, Les personnes qui ont raison. Elles rêvent (choses nouvelles !) Le pistolet et le poison. Elles ont des chants de crécelles Elles n'ont rien dans leurs cervelles Ni dans le cœur aucun tison, Froissant les fleurs sous leurs semelles Et courant des routes (lesquelles ?) Les personnes qui ont raison. Malgré tant d'injures mortelles Les roses poussent à foison Et les seins gonflent les dentelles Et rose est encore l'horizon ; Roses sont Marie et Suzon ! Mais, les autres, que veulent-elles ? Elles ne sont vraiment pas belles, Les personnes qui ont raison. Envoi Prince, qui, gracieux, excelles à nous tirer de la prison, Chasse au loin par tes ritournelles Les personnes qui ont raison. Charles Cro