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Articles

Affichage des articles du 2013

À Clymène

M ystiques barcarolles, Romances sans paroles, Chère, puisque tes yeux, Couleur des cieux, Puisque ta voix, étrange Vision qui dérange Et trouble l'horizon De ma raison, Puisque l'arome insigne De ta pâleur de cygne, Et puisque la candeur De ton odeur, Ah ! Puisque tout ton être, Musique qui pénètre, Nimbes d'anges défunts, Tons et parfums, A, sur d'almes cadences, En ces correspondances  Induit mon cœur subtil, Ainsi soit-il ! Verlaine

Penser à ceux qui souffrent, en buvant du champagne

A u moment des fêtes de fin d'année, il faut, paraît-il, avoir une pensée pour ceux qui souffrent, qui sont seuls, qui sont malheureux. Tous ceux “qui sont loin de chez eux, qu'on oublie peu à peu, et qui ont dans leurs yeux quelque chose qui fait mal, qui fait mal, qui fait mal”. Entre le foie gras et la dinde aux marrons, arrêtons-nous une seconde pour digérer en songeant à ces milliers de désespérés qui n'ont pas la même chance. Il n'est pas interdit de s'empiffrer, mais il faut le faire avec humilité et compassion pour ceux qui meurent de faim au même instant. “T'entends pas ce bruit ? C'est le monde qui tremble, sous le cri des enfants qui sont malheureux” Renaud.  Le message de n'importe quel représentant politique sera le même : des souhaits de bonheur pour le plus grand nombre, et une pensée particulière pour les autres. S'il ne procède pas de cette façon, on le lui reprochera. C'est convenu, mais apparemment nécessaire. Au

Maintenant, ou jamais…

L es meilleures choses qui arrivent dans une vie sont des chances que l'on parvient à saisir . Plus j'y pense, plus cela m'apparaît évident. Des opportunités qui se présentent, à un instant précis, et qu'on réussit à transformer, pour diverses raisons. Des “instants de vérité” qui déterminent la suite des événements existentiels.  Une femme, dont le regard semble vous dire “embrasse-moi, imbécile !”, et qui devient beaucoup plus qu'une simple inconnue en l'espace d'une seconde, quand vous vous décidez à franchir cet espace infime entre vos lèvres et les siennes. À l'échelle d'une vie, cette seconde semble peu ; mais elle compte pour beaucoup dans les années qui suivent. "Les femmes pardonnent parfois à celui qui brusque l'occasion, mais jamais à celui qui la manque". Talleyrand  Il faut savoir saisir l'occasion quand elle se présente. Dans le cas contraire, elle se transformera immédiatement en regret , plus ou moins

Baignade autorisée, baisers interdits

D ans  les thermes de Carolus , à la frontière entre l'Allemagne et la Belgique, il y a les bains immenses, les vapeurs de l'eau qui s'échappent dans la nuit, les cascades magnifiques, les jets massants, et les saunas réconfortants. À deux heures de Paris, vous pouvez ainsi goûter aux plaisirs thermiques , et revigorer votre corps qui en a bien besoin avant l'hiver qui approche. Le responsable des bisous Dans les thermes de Carolus, il y a aussi un homme dont le métier est de veiller scrupuleusement à ce qu'aucun couple, dans les bains et autres jacuzzis, ne s'embrasse trop longuement. Il scrute les baigneurs et baigneuses avec son regard aiguisé, et se met à faire de grands gestes et de grands cris si l'envie vous prend de laisser s'attarder un peu vos lèvres sur celles de votre partenaire. “ Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse Plus précise, un aveu qui veut se confirme

Quand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli

Q uand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli Oh ! quel bonheur profond, intime, recueilli ! Amour ! hymen d'en haut ! ô pur lien des âmes ! Il garde ses rayons même en perdant ses flammes. Ces deux coeurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un. Il fait, des souvenirs de leur passé commun, L'impossibilité de vivre l'un sans l'autre. - Chérie, n'est-ce pas ? cette vie est la nôtre ! Il a la paix du soir avec l'éclat du jour, Et devient l'amitié tout en restant l'amour ! Victor Hugo

Siri, à votre service…

J e ne sais pas si vous avez déjà tenté de dicter un long texte à votre ordinateur ou à votre téléphone, mais si vous l'avez fait récemment vous avez sans doute constaté, comme moi, les progrès technologiques considérables qui ont été accomplis dans ce domaine. Avec l'arrivée imminente des objets connectés (lunettes, montres, mais aussi bijoux, micro-ondes ou aspirateur…) commander à voix haute à son environnement certaines tâches deviendra rapidement une nécessité. Le vocal, en complément du tactile , en quelque sorte. “ Siri, peux-tu lancer la machine à laver en mode éco, à partir de 19h30, merci ”. I'm afraid I can't do that Ce qui est intéressant, c'est de mesurer à quel point la science fiction a déjà fait le tour de toutes les dérives cauchemardesques de n'importe quel système d'intelligence artificielle, avec des similitudes criantes par rapport aux outils que l'on possède aujourd'hui. Entre “Hal” et “Siri”, il n'y a pas

Lire et Vivre

J 'ai l'habitude - quand il m'arrive quelque chose - de prendre un livre dans la bibliothèque, de chercher une situation similaire, et de m'inspirer des réactions héroïques du personnage principal pour se tirer de l'embarras. Sans aller jusque là, il est évident qu'on trouve dans certains ouvrages  les réponses aux questions qui vous assaillent, et vous tiraillent, parfois. Du Roman inachevé  aux Fragments d'un Discours amoureux , en passant par Les Fêtes Galantes  ou Ainsi Parlait Zarathoustra , les livres qui m'ont permis de comprendre l'existence sont nombreux. Plusieurs, sur la table de chevet, près du lit, m'ont remonté le moral à des moments où j'en avais bien besoin.  “ Les exemples vivants sont d'un autre pouvoir ;  Un Prince, dans un livre, apprend mal son devoir” . Corneille C'est une chance de vivre après des millénaires de culture, d'échanges, de transmission, de guerre et d'amour. Vivre après to

Du Départ de s'Amie

E lle s'en va de moi la mieux aimée, Elle s'en va (certes) et si demeure Dedans mon cœur tellement imprimée, Qu'elle y sera jusques à ce qu'il meure. Voise où vouldra, d'elle mon cœur s'assure :  Et s'assurant n'est mélancolieux : Mais l'œil veut mal à l'espace des lieux,  De rendre ainsi sa liesse lointaine : Or Adieu donc le plaisir de mes yeux, Et de mon cœur l'assurance certaine. Clément Marot 

Ce que j'écrivais en décembre

T out doucement, on arrive à la fin de l'année. Exit 2013 , bientôt. Cette date me paraîtra très vite ancienne, poussiéreuse, comme toutes les années passées depuis ma naissance. Je m'habitue très vite au changement, en fin de compte. Comme nous tous . Je relis ce que j'écrivais sur ce blog à la fin des années précédentes. C'est avec plaisir que je constate une certaine constance dans mes sentiments. Comme si ce blog m'apprenait enfin qui je suis, ce qui demeure en moi, quoiqu'il se passe. Les derniers jours de l'année En décembre 2012, je prenais la résolution (tenue depuis) de publier tous les lundis une poésie sur ce blog. Et je posais par ailleurs une bonne question, je trouve : que cherchons-nous, le soir, sur Internet ? En 2011, j'étais un peu nostalgique . La fin de l'année ne me laissait déjà pas indifférent : “ les derniers jours de 2011. Dans moins d'une semaine, tout ce qui s'est passé cette année pourra être c

L'innocence du devenir

L a plupart des personnes que je croise ces derniers jours ont l’air mélancolique . Leur regard se perd dans le vide, leur démarche est plus hasardeuse ; leur sourire, même, semble parfois teinté d’une tristesse passagère.  La vie en vrac Comme si tout le monde était un peu perdu, un peu pommé en automne, emporté par la vie comme un bouchon de liège sur l’eau. Ça m’a fait penser à cette phrase d’un très bon film que j’ai vu la semaine dernière, Oh Boy  :  “Tu as déjà eu l’impression que les gens qui t’entourent sont étranges… mais quand tu y réfléchis mieux, tu te rends compte qu'en fait, le problème vient de toi ?” Puisque je parle cinéma,  le dernier film de Klapisch , troisième et dernier volet de la saga de l' Auberge espagnole , vient accentuer ce trait. Le réalisateur le dit et le redit, à longueur d'interview, ce qui l'intéresse, c'est le vrac de la vie  : “ Je ne souhaite à personne d'être en vrac. Écrire un scénario, c'est ranger [sa

L'âme bretonne

Q uand, du sein de la mer profonde, Comme un alcyon dans son nid, L'âme bretonne vint au monde Dans son dur berceau de granit, C'était un soir, un soir d'automne, Sous un ciel bas, cerclé de fer, Et sur la pauvre âme bretonne Pleurait le soir, chantait la mer. Charles Le Goffic © photo

Tu es mon amour depuis tant d'années

T u es mon amour depuis tant d'années, Mon vertige devant tant d'attente, Que rien ne peut vieillir, froidir ; Même ce qui attendait notre mort, Ou lentement sut nous combattre, Même ce qui nous est étranger, Et mes éclipses et mes retours. Fermée comme un volet de buis, Une extrême chance compacte Est notre chaîne de montagnes, Notre comprimante splendeur. Je dis chance, ô ma martelée ; Chacun de nous peut recevoir La part de mystère de l'autre Sans en répandre le secret ; Et la douleur qui vient d'ailleurs Trouve enfin sa séparation Dans la chair de notre unité, Trouve enfin sa route solaire Au centre de notre nuée Qu'elle déchire et recommence. Je dis chance comme je le sens. Tu as élevé le sommet Que devra franchir mon attente Quand demain disparaîtra. René Char

La vie devant moi

L a nuit ne se fait plus attendre, l’hiver non plus. Les trottoirs se couvrent de feuilles mortes pour se protéger du froid. Les passants frissonnent, pressent le pas. Les phares des voitures s’allument au milieu de l’après-midi. La journée est loin d’être finie ; pourtant « la couleur du soleil et celle de la nuit se mêlent et se succèdent » déjà. Je ne suis pas né de la dernière pluie, ni de la dernière bourrasque sur le boulevard Saint-Michel. Je connais tout cela. La semaine dernière, je me suis rendu aux urgences ophtalmiques à six heures du matin. Une vive douleur à l’œil droit que chaque rayon de lumière relançait, intensifiait. Je me suis retrouvé dans cette salle froide, vide, morne, et terriblement lumineuse. Un panneau indique « au minimum » quatre d’heures d’attente. Je prends mon mal en patience. C'est urgent, soyons patients « Urgences » est le mot le moins bien choisi du jargon médical. Rien ne semble urgent . Nous sommes nombreux à attendre, à souffri

Ce que tweetent les Femmes

S i vous vous attendiez vraiment à ce que je vous dise “ce que tweetent les Femmes”, ce billet de blog est fait pour vous. Je voyais hier défiler des tweets bien singuliers : une conférence revenait en effet sur les stratégies marketing pour cibler les femmes sur Internet . Je me demande en quoi les femmes peuvent être si différentes de moi dans leur activité d'internautes. Comme moi, elles se connectent aux médias sociaux ; comme moi, elles font des recherches Google ; comme moi, elles ont tendance à regarder leurs mails dès le matin. Donc, quel est le point ? Les femmes sont des internautes comme les autres Des statistiques édifiantes illustraient le propos de certains intervenants : “87 % des femmes n'imaginent pas leur vie sans leur smartphone”, par exemple. Sans parler de certaines affirmations bien étonnantes : Les femmes seraient donc plus à l'aise sur le web que les hommes #ConnectingWomen — Web&Luxe (@webandluxe) November 21, 2013 Bi

Du jour au lendemain

“ L a vie, c'est comme une boite de chocolats. On ne sait jamais sur quoi on va tomber ”. Du jour au lendemain, tout peut basculer . Pour le meilleur, ou pour le pire, parfois. C'est sans doute l'une des plus grandes leçons que l'on apprend au fil du temps. Heureusement, il n'y a pas de bouleversements inédits tous les quatre matins . On peut se retrouver pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, voire plusieurs années sans rebondissements majeurs dans son existence. Ni changement profond, ni accident, ni révélation. Un long fleuve tranquille, sur lequel on se laisse emmener un moment. Mais on le sait : la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Aucun fleuve au monde, d'ailleurs, n'est tout à fait tranquille , indéfiniment. Chacun d'eux ont leurs crues, leurs débordements, leurs courants contraires, leurs affluents. Puisque tout peut advenir , du jour au lendemain, il faut profiter, pleinement, du moindre moment (lorsque tout va

La guerre et ce qui s'en suivit

L es ombres se mêlaient et battaient la semelle Un convoi se formait en gare à Verberie Les plates formes se chargeaient d'artillerie On hissait les chevaux les sacs et les gamelles Il y avait un lieutenant roux et frisé Qui criait sans arrêt dans la nuit des ordures On s'énerve toujours quand la manœuvre dure Et qu'au dessus de vous éclatent les fusées On part Dieu sait pour où Ca tient du mauvais rêve On glissera le long de la ligne de feu Quelque part ça commence à n'être plus du jeu Les bonshommes là-bas attendent la relève Le train va s'en aller noir en direction Du sud en traversant les campagnes désertes Avec ses wagons de dormeurs la bouche ouverte Et les songes épais des respirations Il tournera pour éviter la capitale Au matin pâle On le mettra sur une voie De garage Un convoi qui donne de la voix Passe avec ses toits peints et ses croix d'hôpital Et nous vers l'est à nouveau qui roulons Voyez

Ce Que Sera Demain

L es déclinistes étaient nombreux, dans les années 2000, à être invités sur les plateaux de télévision. Ils venaient nous expliquer que tout finirait mal , que la dette ne se résorberait jamais, que l'économie française était moribonde, que les déficits publics continueraient de s'accroître ad vitam aeternam .  Puis vint la crise , cette crise qui était la plus importante depuis le jeudi noir d'octobre 1929. Ça changeait un peu la donne ; il fallait revoir le discours, puisque la lente déliquescence faisait place à un choc brutal, soudain, qu'aucun des pseudo-prévisionnistes n'avait bien entendu anticipé. À force de vivre dans le temps de la crise perpétuelle , on passe à côté des crises véritables, forcément. “ Ce qui arrive, en fin de compte, ce n'est pas l'inévitable, mais l'imprévisible ” Keynes Aujourd'hui, la grande question que se posent les spécialistes - journalistes, économistes et  communicants -, est la suivante : les courbes

Silence

L e silence descend en nous, Tes yeux mi-voilés sont plus doux ; Laisse mon cœur sur tes genoux. Sous ta chevelure épandue De ta robe un peu descendue Sort une blanche épaule nue. La parole a des notes d'or ; Le silence est plus doux encore, Quand les cœurs sont pleins jusqu'au bord. (…) Oh ! s'en aller sans nul retour, Oh ! s'en aller avant le jour, Les mains toutes pleines d'amour ! Oh ! s'en aller sans violence, S'évanouir sans qu'on y pense D'une suprême défaillance… Silence ! Silence ! Silence… Albert Samain

Et si l'on visait l'excellence ?

À chaque fois que j'ai eu la chance de me rendre à Roland-Garros, j'ai été frappé par le niveau des joueurs. Chaque geste, chaque décision, chaque coup, semble parfaitement maîtrisé. Qu’on aime ou non le tennis, il faudrait être particulièrement exigeant - ou de mauvaise foi - pour critiquer le jeu d’un Nadal ou d’un Djokovic. Dans un certain nombre de domaines, il y a des personnes qui parviennent à l’excellence . Le top niveau Je pense que vous serez d’accord avec moi : il est difficile de trouver beaucoup à redire au travail d’un Monet, ou d’un Van Gogh. Comment, alors, puis-je à mon tour exceller dans mon domaine ? Voilà la question que nous pourrions, collectivement, nous poser. Comment devenir les Zidane de notre secteur d’activité ? Les numéros 10 de l’entrepreneuriat, de la communication, du marketing, de la comptabilité, du conseil… ou de je-ne-sais-quoi encore. “Be a yardstick of quality . Some people aren't used to an environment where excell

La Ballade du Cœur qui a tant battu

C œur dur comme une tour, Ô cœur de pierre, Donjon de jour en jour Vêtu de lierre. Cœur tu as fait ton jeu Au tapis vert, Tu as jeté ton feu Au vent d'hiver. Cœur dur comme une tour Rectangulaire, Voici monter le jour Quadrangulaire. De tous liens lié À cette terre, Ô cœur humilié, Cœur solitaire. Cœur qui as tant crevé De pleurs secrets, Buveur inabreuvé, Cendre et regrets. Cœur tant de fois baigné Dans la lumière, Et tant de fois noyé, Source première. Pris dans ta capitale, Et dans ton lit, Prince en terre natale Enseveli… Charles Péguy