Accéder au contenu principal

What's happening ?

Nous tous, qui nous connectons aux médias sociaux quotidiennement, connaissons cette injonction. C'est celle des temps modernes, celle de l'ère conversationnelle, celle du monde de l'actualité permanente. Que se passe-t-il ? qu'y a-t-il de nouveau ? what's up ? qu'est-ce que tu racontes ? toi, là, oui, toi, à ton échelle, que peux-tu me dire pour m'intéresser, me divertir, me faire rire, m'intriguer ? 

Updates

Cette injonction est inscrites en toutes lettres sur Twitter.


On la retrouve sous une forme un peu différente sur Facebook. 


C'est presque plus pervers encore : what's on your mind ? dis-moi ce qui se passe dans ton esprit, les pensées qui te viennent, exprime un peu ton for intérieur s'il te plaît, avoue tes secrets, livre moi des confidences, nous t'écoutons

À cet ordre si souvent répété, j'ai plusieurs fois été tenté de répondre simplement : il ne se passe rien. Nothing is happening. Je ne trouve rien à dire, rien à confier, rien à raconter. Je suis désolé de vous décevoir. À l'instant, je préfère garder mes pensées pour moi. Je ne tiens pas tellement à les exhiber. Certaines peuvent être embarrassantes, d'ailleurs. Je ne sais pas si je peux les assumer pleinement.

Top of mind de ce qui se passe

Si je me pose néanmoins la question, sérieusement, de savoir ce qui se passe en ce moment, certaines idées, certains événements, vont me revenir en mémoire immédiatement ; quel est donc mon Top of Mind des événements actuels ?

Le voici (avertissement : je passe du coq à l'âne, ne m'en voulez pas) :

Que se passe-t-il ?
Il se passe d'abord d'étranges phénomènes. Ce matin, vers 6h du matin - heure française -, Vénus est venue entre la Terre et le Soleil. Je me suis réveillé, à l'aurore, mais les nuages parisiens de ce printemps dégueulasse m'ont empêché de profiter du spectacle et je me suis vite rendormi. Autre part, dans le monde, des scientifiques plus chanceux - et mieux équipés, aussi - ont pris quelques photos pour mon plus grand bonheur.



Pour info, cela ne se reproduira pas avant 105 ans, donc si vous avez raté l'occasion, vivez longtemps !

Que se passe-t-il ?
Un canadien narcissique - et surtout complètement taré - a découpé un homme, et a eu la charmante idée de poster son acte immonde en ligne. Comme dans le premier épisode de la série Black Mirror, que je vous recommande mille fois, la vidéo circule depuis sur Internet sans que le FBI ni personne ne parvienne à la faire supprimer définitivement. Les médias traditionnels en parlent, en mettant des liens vers des blogs qui la diffusent, et je n'aime pas ça.
Par ailleurs, depuis, et heureusement, le meurtrier a été arrêté - de façon assez ridicule - dans un cybercafé berlinois. 

Que se passe-t-il ?
Roland-Garros. L'élimination hier soir du dernier joueur français dans ce tournoi essentiel ; tournoi qui me rappelle systématiquement mes révisions passées, pour le brevet, le bac, les concours, les grands oraux… 
Car oui, toute ma vie, j'ai regardé des matchs de Roland-Garros, et bien souvent, je le confesse, j'avais mieux à faire.

Que se passe-t-il ?
J'ai découvert via @Adtimes que Casino subissait en ce moment un petit bad-buzz, après cette brillante annonce, pour la fête des mères, qui démontre si besoin que quelques clichés ont encore la vie dure (et je vous invite d'ailleurs à lire ce billet sur le sexisme en publicité, si le sujet vous intéresse) : 

Que se passe-t-il ?
J'ai revu récemment une amie que je n'avais pas vue depuis longtemps. C'est étrange de revoir quelqu'un en ayant le sentiment que rien n'a changé. Ne pas se voir pendant deux ans, et avoir l'impression qu'on s'est vu hier, ou qu'on pourrait se voir demain.
C'est, je crois, la force de l'amitié.

Que se passe-t-il ?
Avant hier soir, je suis allé au cinéma. J'ai vu Margin Call. Pas mal du tout. En rentrant, j'ai pris des photos dans le quartier latin. La lune était belle. Il y avait moins de nuages que ce matin, mais Vénus n'était pas encore là, malheureusement. Parfois, tout est une question de timing

Bon, voilà. Et maintenant, que se passe-t-il, pour vous ?

Vous venez de lire un billet de blog. Je peux tirer de cette vérité indéniable certains enseignements : vous avez en ce moment un accès à Internet, et vous savez lire. Les chances sont relativement grandes, par ailleurs, pour que vous me connaissiez, au moins partiellement. Vous êtes francophone, du moins je présume, sinon vous n'avez compris que ces quelques mots dans ce billet : black mirror what is happening nothing up mind, ce qui, avouez-le, le rend incontestablement moins intéressant. 

DONC

Si vous êtes francophone, que vous me connaissez, que vous avez un accès Internet, n'hésitez pas à commenter, partager, réagir à cet article. Ou à vous demander au moins sérieusement ce qu'il se passe, pour vous, là, maintenant, tout de suite, à l'instant.

S'il ne se passe rien, ce n'est pas bien grave.

On doute. La nuit…
J'écoute. Tout fuit. 
Tout passe. 
L'espace
Efface
Le bruit”.



Commentaires

  1. Incroyable cette pub pour la fête des mères ! Oh, que cela m'aurait fait plaisir, ces 3 rouleaux de sopalin ! Mes enfants m'ont appelée pour la fête des mères. Les avoir au téléphone, ou en vrai à la maison, ça me fait toujours très plaisir, mais ça me suffit. Quelque chose m'a manqué ce jour-là, dire "Bonne fête", à ma maman à moi. Ridicule à plus de 60 ans. Mais c'est vrai, j'ai pensé "Bonne fête maman". Voilà ce qui s'est passé. Vraiment pas grave !

    RépondreSupprimer
  2. Pas du tout ridicule. Merci pour ce commentaire.
    Toutes ces questions me font également penser à la chanson d'édith Piaf : "il ne se passe jamais rien pour moi".
    http://www.youtube.com/watch?v=5wnBt3_vBNA

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je propose Samdim

Tu es mon amour depuis tant d'années

T u es mon amour depuis tant d'années, Mon vertige devant tant d'attente, Que rien ne peut vieillir, froidir ; Même ce qui attendait notre mort, Ou lentement sut nous combattre, Même ce qui nous est étranger, Et mes éclipses et mes retours. Fermée comme un volet de buis, Une extrême chance compacte Est notre chaîne de montagnes, Notre comprimante splendeur. Je dis chance, ô ma martelée ; Chacun de nous peut recevoir La part de mystère de l'autre Sans en répandre le secret ; Et la douleur qui vient d'ailleurs Trouve enfin sa séparation Dans la chair de notre unité, Trouve enfin sa route solaire Au centre de notre nuée Qu'elle déchire et recommence. Je dis chance comme je le sens. Tu as élevé le sommet Que devra franchir mon attente Quand demain disparaîtra. René Char