Accéder au contenu principal

Sous la pluie, l'espoir

Le 22 juillet dernier, la veille de mes 25 ans, un Norvégien, parfaitement inconnu, décidait d'abattre froidement 69 de ses compatriotes qui s'étaient réunis pour un camp d'été sur une île proche d'Oslo ; à bout portant, il a ainsi tué de sang froid des jeunes travaillistes, la plupart âgés de 15 ou 16 ans, jeunes femmes et jeunes hommes, pour la simple raison que ces derniers ne partageaient pas ses convictions politiques. 8 personnes, un peu plus tôt, étaient déjà mortes dans les explosions des bombes posées dans la capitale norvégienne.

Comble de l'horreur, au cours de son procès qui a commencé ces derniers jours, le meurtrier (que je ne parviens pas à qualifier), a plaidé “non coupable”, affirmant que ces attaques “contre les traitres à la patrie” visaient à éviter que le multiculturalisme et “l'invasion musulmane” ne se propagent en Europe.



Hier, à midi, 40 000 Norvégiens se sont rassemblés, bravant la pluie, près du tribunal où le criminel est jugé. Face à sa barbarie, ils ont entonné d'une même voix Barn av regnbuen (“les enfants de l'arc-en-ciel”), une chanson qu'il dit ne pas supporter, car, selon lui, elle conditionnerait la jeunesse norvégienne.

C'est ainsi que, sous plusieurs milliers de parapluies, un chœur a repris ce refrein : “Dites à tous les enfants, et dites à tous les parents : nous avons une chance de partager l'espoir sur la terre”.



Je regardais hier cette vidéo, sans pouvoir m'empêcher de penser à tous ces jeunes innocents, morts pour rien, sur une île de cauchemar, par une belle journée d'été, la veille de mes 25 ans.

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

L'image parle d'elle-même

35 % des Français interrogés par TNS Sofres  (en juin 2012) affirment avoir déjà posté plus de 100 photos en ligne. Un chiffre parmi d'autres, bien sûr, mais qui illustre assez bien notre époque : celle de la prééminence de l'image . La photographie avait déjà une place de choix dans les années 1980 ou 1990, c'est certain, mais elle est devenue une pièce maîtresse de la conversation .  L'image, élément de langage Comme le souligne très justement André Gunthert dans cet article  (que je vous recommande) : “ pour la première fois de son histoire, la photographie traditionnelle est devenue une pratique de niche au sein d'un univers plus vaste, structuré par les mobiles et les réseaux sociaux : l'image communicante ”. Et de rappeler qu'en France, en 2011, il se vendait 4,6 millions d'appareils photographiques (deux fois plus qu'à la fin des années 1990) contre 12 millions de smartphones. Le mobile et les réseaux sociaux sont de fait les

Remplacer “Week-End” par un mot français

T ous les lundis, on trouve des gens pour se plaindre . Et tous les vendredis, des gens pour se réjouir. C'est devenu habituel, commun, systématique. Des sites ont même été créés dans cet esprit.  http://estcequecestbientotleweekend.fr par exemple. Bien entendu, il y a des exceptions . Il y a des gens qui ne travaillent pas, ou des gens qui travaillent à temps partiel, voire des gens qui travaillent uniquement le week-end. Cela étant, on retrouve quand même ce rythme, éternel.  Ce qui est assez fou, quand on y pense, c'est que depuis le temps, personne n'a été capable en France de trouver un nom pour désigner le week-end . On utilise ce terme 150 fois par an, dans nos conversations, sans chercher à le remplacer par une expression made in France .  Bientôt le SamDim “Fin de semaine”, la traduction littérale de “week-end” désigne finalement le jeudi et le vendredi, dans le langage courant. Il faut donc trouver autre chose :  Je propose Samdim

Tu es mon amour depuis tant d'années

T u es mon amour depuis tant d'années, Mon vertige devant tant d'attente, Que rien ne peut vieillir, froidir ; Même ce qui attendait notre mort, Ou lentement sut nous combattre, Même ce qui nous est étranger, Et mes éclipses et mes retours. Fermée comme un volet de buis, Une extrême chance compacte Est notre chaîne de montagnes, Notre comprimante splendeur. Je dis chance, ô ma martelée ; Chacun de nous peut recevoir La part de mystère de l'autre Sans en répandre le secret ; Et la douleur qui vient d'ailleurs Trouve enfin sa séparation Dans la chair de notre unité, Trouve enfin sa route solaire Au centre de notre nuée Qu'elle déchire et recommence. Je dis chance comme je le sens. Tu as élevé le sommet Que devra franchir mon attente Quand demain disparaîtra. René Char