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Articles

Affichage des articles du octobre, 2011

Le mot

“B raves gens, prenez garde aux choses que vous dites ! Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes ; Tout, la haine et le deuil ! Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas. Écoutez bien ceci : Tête-à-tête, en pantoufle, Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle, Vous dites à l'oreille du plus mystérieux De vos amis de cœur ou si vous aimez mieux, Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire, Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre, Un mot désagréable à quelque individu. Ce mot - que vous croyez que l'on n'a pas entendu, Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre - Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre ; Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin ; Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main, De bons souliers ferrés, un passeport en règle ; Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle ! Il vous échappe, il fui

The Future of CX

Vidéo découverte via @MathieuFlex

Twitter : retour aux sources

Il m'arrive assez souvent de former des personnes (collègues, amis, famille) à Twitter. À chaque fois, ou presque, la première étape consiste à casser l'image qu'ils se font a priori du site de micro-blogging. Ils ne connaissent cette plate-forme que partiellement, et sous le prisme journalistique. Pour dire les choses simplement : bien souvent, ils n'y comprennent rien .  “ Hier, j'ai mangé une pomme ” ≠ un tweet Ce n'est pas grave, dans l'absolu. Au début, moi non plus, je n'y comprenais rien. Comme tout le monde, je ne voyais pas l'intérêt de raconter ma vie en cent-quarante caractères. Je ne savais pas, alors, que ce n'est pas du tout le sujet. Je m'imaginais des dialogues sans pertinence, comme cette scène de La Cité de la Peur   où Odile raconte le moindre détail de sa vie passée (voir à 2:10). Il faut donc commencer par désapprendre , par se défaire de ses préjugés. C'est un bon exercice d'ailleurs. À lui seul,

C'est à moi

P aris. 19h35. Je suis assis à l'arrière du bus, au fond, sur la gauche, juste à côté de la vitre. Je rentre du boulot. Le 21 traverse l'avenue de l'Opéra, emprunte la rue Saint-Honoré. Il fait nuit noire, déjà ; et il pleut à grosses gouttes. J'ai un peu froid.  J'écoute de la musique. J'écoute ça , pour être tout à fait précis. Je repense à ma journée, à celle qui s'annonce demain, puis, très vite, je ne pense plus à rien de précis. Je me laisse prendre par ce que j'entends, ce que je vois, par le rythme de la musique, par les passants inconnus qui hâtent le pas, bien cachés sous leur parapluie. Je me dis que je suis heureux. Gouttes lumineuses Je sors mon iPhone, je regarde les actualités, je vérifie que je n'ai pas de mails importants, puis je repose mon regard sur l'extérieur, sur ces boulevards parisiens que je perçois à travers la vitre embuée, teintée de gouttes lumineuses. Je reste là un instant, absorbé par ce spectacle a

La constance du chocolat chaud

U n temps froid, avec un grand ciel bleu. L'un des temps que je préfère. Le mercure n'est pas encore à zéro, mais l'on frissonne, on commence à se couvrir, on sort les écharpes, les manteaux, bientôt les gants. Un samedi, l'effet produit par cette température est accentué, car on est amené à sortir, à arpenter ces rues où s'engouffre le vent.  Je revois des photos de moi couvert, qui datent d'une période plus ou moins lointaine. J'ai vécu plusieurs automnes, plusieurs hivers. J'étais ici, ou là, préoccupé par ceci, ou par cela, j'espérais telle chose, ou telle autre, mais je ressentais ce même froid, sous ce même ciel bleu. Vienne la nuit, sonne l'heure, les jours s'en vont, je demeure Une envie est inchangée : celle du chocolat chaud. Heureusement, certaines choses ne changent pas . On s'y retrouve, par conséquent. Elles nous consolent, parfois. C'est l'une des difficultés, d'ailleurs, quand on arrête de fumer.

Très peu pour moi

J e me retrouve face à cet écran d'ordinateur, les doigts déjà suspendus au-dessus du clavier, dans l'obscurité de la nuit. La voix de  Nick Drake  s'échappe des baffles posées sous l'escalier, et parvient à mes oreilles. Lorsque l'on écrit comme ça, sans raison particulière, et qu'on décide de laisser s'imprimer sur la Toile ces mots qui viennent en désordre, par la pensée, on le fait souvent de façon inconsidérée. C'est comme si l'on s'asseyait au bord d'un chemin, ou au sommet d'une montagne, pour regarder sa vie en fixant l'horizon. En écrivant, on prolonge simplement cet exercice. Le but étant de donner un sens à tous ces mots, c'est-à-dire à la fois une signification, bien sûr, mais aussi une sensation, un sentiment, une perception. Il faut savoir se lancer. Je me souviens de certains soirs avec des amis, à discuter sans se soucier du dernier métro , à rire, à se raconter nos vies, nos histoires. Je me souviens de

Merci

Comment je suis devenu Grand Reporter

“Si par hasard, sur le pont des Arts ”, tu vois un feu qui prend aux alentours du Louvre, c'est peut-être ta chance. Bien entendu, il faut commencer par prévenir les pompiers, s'assurer qu'il n'y a pas de victime. Il faut être citoyen avant d'être photographe, cela va sans dire . Mais ça ne mange pas de pain, des flammes et une fumée noire aux abords d'un des plus grands musées du monde, ça mérite bien un ou deux clichés.  Hier soir, j'étais là, par hasard, avec des amis, au moment où un local situé à quelques mètres du Louvre s'est enflammé. Comme d'autres badauds, j'ai dégainé mon iPhone, et j'ai pris quelques images de cet impressionnant incendie. Mais à la différence de la plupart des badauds, j'ai tweeté l'une des photographies prises sur le vif . Avec un commentaire, somme toute, assez succinct : “incendie impressionnant au Louvre”.  Quand Twitter s'enflamme Je ne cherchais pas à être alarmiste, je comm