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Articles

Affichage des articles du juillet, 2011

25 ans

J ’étais le week-end dernier à la campagne, pour fêter mes 25 ans avec des amis. J’en suis revenu heureux, après ces heures passées à discuter, sur une chaise longue, au soleil. Sortir de Paris, prendre l’air, profiter du bon temps de la jeunesse ; converser, échanger, débattre, rire, jouer, raconter des histoires, des anecdotes ; se promener, traverser la forêt, arpenter un chemin pour rejoindre des champs qui ouvrent l’horizon. 25 ans . Vingt-cinq ans. Pour la première fois de ma vie, les personnes à qui je disais mon âge me répondaient par une formule étonnante : « ah, 25 ans, le quart de siècle ! ». Comme si cela était évident, comme si cela signifiait quelque chose. Je remarque que l’on ne convertit un âge en quotient pour aucun autre anniversaire. On ne dit pas « ah, 20 ans, le cinquième de siècle », ni le tiers, ni le demi, et encore moins « ah, 75 ans, les trois quarts de siècle ! ». J’ai pris conscience de ce que l’on disait, surtout, par ces mots : un siècle représente aujou

[Infographie] L'Internet des objets

Le monde sous-marin des médias sociaux

L es médias sociaux ne sont pas parfaitement incarnés par les gazouillis du site de micro-blogging. L’image véhiculée par Twitter est plaisante, mais ne correspond pas tout à fait à la réalité. Plutôt que des moineaux accrochés à la branche d’un arbre, il faudrait se figurer un océan dont les internautes, les entreprises, les marketeurs, les politiques, cherchent à explorer les profondeurs. Prendre le temps de découvrir les diverses plates-formes de conversation, de partage, de géolocalisation, s’assimile à une lente plongée sous-marine . Analyser les usages du web social implique une longue observation, semblable à celle de la vie aquatique, et toute veille consiste à jeter un filet pour récupérer le maximum d’éléments. Refaire surface En filant la métaphore – pour démontrer que l’analogie avec le monde sous-marin est pertinente -, on pourrait préciser qu’il est essentiel, de temps à autre, de refaire surface, de la même façon qu’il est nécessaire de se déconnecter,

L'emprise de l'inspiration

C e qui caractérise en partie Internet, c'est le fait que chacun peut puiser dans ce que créent, partagent et diffusent les autres une nouvelle inspiration ; au sens propre, comme dans tous les sens. À l'essence même de cet immense réseau qui détermine en ce moment l'évolution des relations humaines, il y a cette particularité fondamentale, ce principe élémentaire : désormais, tout ce qui existe pourra être instantanément échangé entre plusieurs personnes - d'une façon ou d'une autre. S'inspirer Découvrir, apprécier, partager . Une logique qui est actuellement suivie sur bon nombre de plates-formes communautaires ; un processus qui donne à Twitter toute sa pertinence, également. En quelques secondes, une information, quelle qu'elle soit, peut-être échangée, commentée, ou, le cas échéant, démentie. Tout contenu divulgué est susceptible d'engendrer une réaction. D'où l'importance du Fair Use aux États-Unis, ce principe qui autorise quiconque à c

Beneath The Rose

Internet mérite notre attention

V oilà plus d'une heure que j'ère sur le web. À croire qu'il n'est pas tout à fait mort, cet ancêtre, malgré ce qu'affirmait Wired  en une, il y a quelques temps déjà : “ The web is dead ” . Ou s'il est mort, je dois être un ver - parmi d'autres, bien sûr -, qui parcourt son cadavre en décomposition.  Je me faufile, d'un site à un autre ; des sites que je connais bien, pour la plupart, d'autres que je découvre, en suivant les recommandations que me font mes semblables. Comme eux, je m'insinue, ici ou là. J'y passe mon temps, à défaut de le perdre en faisant autre chose. En faisant n'importe quoi. Internet, ce “ grand miroir ” Pour reprendre le terme consacré, qui convient davantage peut-être, je navigue sur Internet. Je peux d'ailleurs reprendre les vers de Charles Baudelaire, à propos de la musique. Internet , souvent, “me prend comme une mer. Vers ma pâle étoile. Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, je mets à la voile

Sur le Pont Neuf j'ai rencontré

Sur le Pont Neuf j’ai rencontré D’où sort cette chanson lointaine D’une péniche mal ancrée Ou du métro Samaritaine Sur le Pont Neuf j’ai rencontré Sans chien sans canne sans pancarte Pitié pour les désespérés Devant qui la foule s’écarte Sur le Pont Neuf j’ai rencontré L’ancienne image de moi-même Qui n’avait d’yeux que pour pleurer De bouche que pour le blasphème Sur le Pont Neuf j’ai rencontré Cette pitoyable apparence Ce mendiant accaparé Du seul souci de sa souffrance Sur le Pont Neuf j’ai rencontré Fumée aujourd’hui comme alors Celui que je fus à l’orée Celui que je fus à l’aurore Sur le Pont Neuf j’ai rencontré Semblance d’avant que je naisse Cet enfant toujours effaré Le fantôme de ma jeunesse Sur le Pont Neuf j’ai rencontré Vingt ans l’empire des mensonges L’espace d’un miséréré Ce gamin qui n’était que songes Sur le Pont Neuf j’ai rencontré Ce jeune homme et ses bras déserts Ses lèvres de vent dévorées Disant les airs qui le grisèrent Sur le Pont Neuf j’ai rencontré

Google+ ou le défi de la cohérence

Google + fait parler les internautes. Un nouveau réseau social, pour concurrencer Facebook ? Une plate-forme originale qui combine le meilleur du social networking ? C'est surtout une bonne façon pour Google de donner de la cohérence à l'ensemble de ses outils, qui en avait grandement besoin. I l y a un peu plus d'un mois, Eric Schmidt (l'ancien CEO de Google) abordait la question des réseaux sociaux, en admettant ses erreurs : “ I clearly knew that I had to do something, and I failed to do it ”, expliquait-il. “ A CEO should take responsibility. I screwed up ”. C'était une façon honnête de reconnaître une évidence : Google avait pris un réel retard, face à Facebook, qui continuait de grandir et venait de dépasser les 700 millions de membres inscrits. Ce n'était pas pour autant surprenant, quand on sait que Google cultive de façon assumée “ la culture de l'erreur ”. Le même Eric Schimdt affirmait ainsi quelques temps plus tôt, à propos de l'échec de Goo

L'homme se tient sur une brèche

Je me souviens d'avoir lu, il y a quelques années, sur la quatrième de couverture d'un livre de Hannah Arendt (je crois qu'il s'agissait de La crise de la culture ), la phrase suivante :  “ L'homme se tient sur une brèche, dans l'intervalle entre le passé révolu et l'avenir inconnaissable. Il ne peut s'y tenir que dans la mesure où il pense, brisant ainsi, par sa résistance aux forces du passé infini et du futur infini, le flux du temps indifférent ”.  Je ne sais pas très bien ni comment ni pourquoi j'ai retenu cette phrase, mais je repense souvent à cette image : celle d'un homme se tenant, et évoluant, sur une brèche. Comme si vivre le présent consistait à avancer en funambule, à chercher un équilibre entre nostalgie et espoir.  Ce passé qui ne passe pas… À trop pencher d'un côté, on tombe. Comme ces personnes sincèrement persuadées que c'était mieux avant, et regrettant un âge d'or à jamais disparu .  J'en rencontre assez so