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Articles

Affichage des articles du mai, 2010

Leadership for the sixties

Le pot de Nutella est vide. Il est posé là, sur un dictionnaire déchiré ( Le Petit Robert 1967). J'ai refermé son  couvercle et posé la cuiller sur le dessus. Un paquet de Pringles git également à quelque distance. Je suis au dernier étage de la petite maison. Je vois donc par la fenêtre le ciel grisâtre, sale, poussiéreux.  Je viens de boire un verre de porto, d'une bouteille rapportée de la Quinta Nova, il y a quelques temps déjà.   Je regarde quelques vieilles photos ; étrangement ça ne me rend pas trop nostalgique. Du moins pas mélancolique.  Je lève la tête, et observe une nouvelle fois cette large affiche, héritée de mon grand frère, qui l'avait dans sa chambre de bonne, rue Gay-Lussac : “Kennedy for President. Leadership for the 60s”. Comme je l'ai dit hier soir à mes amis lillois, passés prendre un verre à la petite maison, cette affiche m'a toujours donné du courage. C'est d'elle que je tire un certain optimisme, et une certaine détermination. Non

Rethink. Rebuild. Report.

Ces trois mots sont mis en avant à la conférence GRI (pour Global reporting initiative) , qui se tient en ce moment à Amsterdam, jusqu'à vendredi. J'ai la chance d'avoir été envoyé par l'Atelier pour couvrir l'événement. Je découvre donc cette très belle ville - où malheureusement le temps ressemble à un début de mois de mai parisien : glacial. Mais c'est un détail. Il y a les vélos, les tramways, les canaux, les maisonnettes… Et plusieurs jardins très sympathiques.  La conférence en elle-même est intéressante. Elle soulève les grandes problématiques de développement durable et de responsabilité sociale des entreprises, et va au-delà en développant des plans d'actions, et en fixant un calendrier.  Pour ce blog où l'avenir est à réinventer, je ne pouvais pas laisser passer cette occasion. Repenser l'avenir, pour le reconstruire sur de meilleurs fondements. Imaginer des systèmes plus fiables, et plus viables. Voilà une grande ambition. 

Sur les traces de Victor Segalen

Deux jours, deux nuits, en Bretagne. Là où mon arrière-grand-père, médecin de marine, poète, écrivain, est mort, à la fin du mois de mai 1919 : dans la forêt de Huelgoat . Il part en promenade. On le retrouve mort, trois jours plus tard, au pied d'un arbre. A la main, un exemplaire d' Hamlet - c'est du moins ce que dit la légende. A la jambe, une blessure profonde. Il s'est fait un garrot, mais cela n'a pas suffit. Il a perdu trop de sang.  Quelques jours plus tôt, il écrivait :  “Je n'ai aucune maladie connue, décelable. Et cependant, tout se passe comme si j'étais gravement atteint. Je ne me pèse plus. Je ne m'occupe plus de remèdes. Je constate simplement que la vie s'éloigne de moi…”.  Nombreux sont ceux qui ont pensé qu'il s'était donné la mort - ou du moins laissé mourir.  Peu importe, sans doute. Une chose est sûre : il est difficile de trouver un meilleur lieu pour mourir. Cette forêt bretonne est magnifique. A quelques mètres de l

La communication donne du sens

Il va de soi que la vie ne se répète pas inlassablement. Je n'ai jamais été très partisan de la théorie de l'éternel retour. Il y a des vagues, parfois, qui refluent ; des histoires qui se ressemblent, des drames qui se reproduisent… Certes, mais rien de systématique, au fond. La vie suit son cours, et chaque événement comporte, je crois, sa propre part d'originalité, de surprise, de nouveauté. Il n'empêche, voilà plusieurs fois que j'ai, souvent, une impression de déjà vu. Et à une échelle plus macro-existentielle, il se trouve que de fait, le printemps s'installe enfin, de nouveau, et que je dois écrire un mémoire, de nouveau, sur un sujet qui m'intéresse, de nouveau - et heureusement d'ailleurs -, dans un délai trop court, de nouveau - et malheureusement cette fois (comme quoi, on n'apprend pas toujours de ses erreurs passées).  Sortant d'un master de communication institutionnelle à Sciences po Lille, je vais écrire sur le sujet de la comm

Les yeux des pauvres

“Ah! vous voulez savoir pourquoi je vous hais aujourd'hui. Il vous sera sans doute moins facile de le comprendre qu'à moi de vous l'expliquer; car vous êtes, je crois, le plus bel exemple d'imperméabilité féminine qui se puisse rencontrer.     Nous avions passé ensemble une longue journée qui m'avait paru courte. Nous nous étions bien promis que toutes nos pensées nous seraient communes à l'un et à l'autre, et que nos deux âmes désormais n'en feraient plus qu'une; - un rêve qui n'a rien d'original, après tout, si ce n'est que, rêvé par tous les hommes, il n'a été réalisé par aucun.     Le soir, un peu fatiguée, vous voulûtes vous asseoir devant un café neuf qui formait le coin d'un boulevard neuf, encore tout plein de gravois et montrant déjà glorieusement ses splendeurs inachevées. Le café étincelait. Le gaz lui-même y déployait toute l'ardeur d'un début, et éclairait de toutes ses forces les murs aveuglants de blancheur,

date d'expiration

Quelques jours de repos. Je commence à comprendre pourquoi je n'arrive plus tellement à écrire. Trop de choses s'agitent en moi. "Je sens vibrer en moi toutes les passions d'un vaisceau qui souffre / Le bon vent, la tempête et ses convulsions/ Sur l'immense gouffre". Je ressens un vertige, qui me donne une certaine nausée. Je veux tout déverser, faire le vide, et m'allonger la tête dans la neige, face au ciel. Au soleil. Un grand soleil d'hiver.  Tout ce que la vie comporte d'angoisses ! La complexité des choses, la frayeur et la tristesse des gens. Les peuples sont aujourd'hui effrayés. L'actualité est désespérante, et le dire devient une banalité, ce qui me désespère encore plus.  Il faudrait que tout le monde se taise pour une fois. Une semaine sans paroles. Sans bruits. Où chacun se console en appréciant le silence. Mais le repos est perçu comme une mort, dans la société humaine. Lorsque l'on souffle, lorsque l'on "expire&q

Mitterrand parle de Victor Segalen

Je viens de tomber par hasard sur cette vidéo, en errant comme toujours - comme souvent - sur Internet. Une vidéo de l'INA présentant François Mitterrand, qui parle de René Leys, le roman de mon arrière grand père Victor Segalen. Et qui souligne la modernité de l'ouvrage, et de son auteur. Voici le lien pour la vidéo . (je n'ai pas de compte INA et je n'ai pas envie de me perdre dans le code source, donc je vous laisse regarder directement sur le site de l'institut) .

Fair enough

Vendredi soir. Malgré ce mois de mai infâme, j'ai passé une très bonne journée. J'ai le sentiment d'avoir bien travaillé, et je continue d'apprendre beaucoup de choses à L'Atelier. Aujourd'hui, j'ai discuté avec un chercheur américain sur les modèles des applications mobiles - l'App Store d'un côté, et les applications web de l'autre, disponibles sur une plate-forme ouverte, pour l'ensemble des appareils mobiles. Je suis un peu sceptique, et trop fan d'Apple aussi, pour cautionner cette idée. Mais bon, c'était intéressant en tout cas. J'ai également découvert l'importance du "Fair Use" pour l'économie américaine, un principe qui autorise quiconque à contourner le droit d'auteur pour citer un extrait de l'œuvre qu'il désire, et qui s'avère fondamental avec Internet, aujourd'hui. C'est d'ailleurs ce que je fais souvent sur ce blog : citer un grand homme, véhiculer une information que j&

“Nous devons repenser la notion de progrès”

Bien avant que la crise économique ne fasse redécouvrir les vertus de la régulation aux gouvernements des grandes puissances mondiales, l'Indien Amartya Sen, Prix Nobel d'économie en 1998, faisait partie des quelques économistes à défendre le rôle de l'Etat contre la vague libérale. Ses travaux ont démontré que les famines étaient créées par l'absence de démocratie plus que par le manque de nourriture. On lui doit l'invention, avec Mahbub Ul Haq, en 1990, de l'indice de développement humain (IDH), qui intègre, en plus du niveau de revenu par habitant, les questions de santé et d'éducation. La crise économique est-elle l'occasion de revoir notre modèle de croissance ?  C'est certainement une opportunité de le faire, et j'espère en tout cas qu'on ne reviendra pas au  "business as usual"  une fois le séisme passé. La crise est le produit des mauvaises politiques économiques, particulièrement aux Etats-Unis. Les outils de régulation

key words

“Successful companies base themselves around fixed core values, but at the same time, adapt to a world that is in constant motion. The key is to understand the difference between the sacred and the unsacred, between what should never be changed and what can be changed”.  Gary Hamel

La publicité ciblée incompatible avec la protection de la vie privée ?

Les systèmes de recommandations sur les plates-formes communautaires ne sont pertinents que lorsque la protection des données personnelles n’est pas assurée par d’autres programmes. Sur les réseaux sociaux, aucune technique n’est actuellement efficace pour protéger les données personnelles tout en autorisant un système de recommandation pertinent. C’est le résultat d’une étude* menée par des chercheurs de l’université de Stanford, de la Georgia Tech et de Yahoo! Research. Pour le montrer, les chercheurs ont combiné les systèmes de recommandations – qui établissent des liens entre les utilisateurs pour leur proposer des produits ou des contacts susceptibles de les intéresser – à un algorithme de protection de leurs données personnelles existant. Le résultat est sans appel : les scientifiques ont noté que les résultats perdaient en pertinence de manière significative. Le comportement de l’internaute doit être pris globalement Quelque soit le type de recommandation et la méthode utili