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Crunch

Comme je l'ai peut-être déjà indiqué sur ce blog (mais je ne crois pas), j'ai une phobie de l'avion. Depuis l'atterrissage forcé que j'ai vécu il y a quelques années, sur un vol pour Los Angeles, où un feu s'était déclaré dans la cabine de pilotage de l'appareil (je vous passe les détails), j'angoisse systématiquement dès que je prends l'avion.

Et, a fortiori, j'aime profondément le train. 

Pourquoi ? Car jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais eu peur en train. Tout simplement jamais.

Mais voilà : en rentrant ce soir du sud-ouest, dans le TGV de 20h22 - en provenance de Bordeaux et à destination de Paris, nous entendîmes soudain, Julie son frère et moi, un bruit métallique qui fit sursauter l'ensemble des passagers du wagon. Ce bruit sourd dura plusieurs longues secondes. Une sorte de "scrunntch" précédé d'un "blingstrackbam" retentissant, suivi par un long "dromstunbukprontchk", et conclu par une sorte de "crunch". Un bruit qui, lancés à pleine vitesse dans la nuit, n'est pas des plus rassurants pour les passagers d'un TGV. L'ensemble des personnes présentes dans le wagon de tête - celui dans lequel nous nous trouvions, Julie, Damien et moi - a dû penser comme nous, à un instant au moins, qu'il y avait un risque de déraillement.

Une pensée rapide, vite atténuée, mais qui, en traversant l'esprit ne serait-ce qu'une seconde, n'est pas des plus agréables je vous assure. 

Le train continua un moment sa course, puis s'immobilisa. 

Et c'est alors que le message suivant retentit : “mesdames et messieurs, nous venons d'heurter un chevreuil, le conducteur du train fait le point. Merci de patienter, nous allons repartir dans quelques instants”. 
Désormais, je serai un peu moins tranquille en train. Et, surtout, je ne regarderai plus ce panneau de la même façon.

La conclusion de cette histoire, c'est qu'en avion, au moins, on ne court pas ce risque. Je me demande si ça ne ferait pas une bonne pub pour Air France, ça. Quoique. J'ai quand même un doute. 

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