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Articles

Affichage des articles du mars, 2010

demain, il n'y a pas bureau…

Que c'est agréable d'être dans son lit, à minuit moins cinq, un vendredi soir ! C'est l'avantage des stages, ça fait apprécier comme jamais jusque là les week-end. Avant, soit j'étais en prépa et je bossais aussi le week-end (préparation de concours blancs, journée à la BSG, dissertation, colles etc.), soit j'étais au Lycée ou à la Fac, et autant j'avais hâte que les cours se terminent tous les jours, autant le week-end, bon. Il n'était pas aussi libérateur. Quant à sciences-po, c'est encore autre chose, et j'aimais surtout les week-end car c'était le moment où je retrouvais Julie.  Cette fois, j'apprécie le vendredi soir pour toute la plénitude qu'il comporte, pour sa tranquillité. Je me sens libre aussi, comme un gamin qui, soudain, peut se coucher à l'heure qu'il veut, car demain “il n'y a pas école”.  Oui, j'aime profondément le vendredi soir, car je me dis en moi-même : “demain, il n'y a pas bureau”. 

La petite vieille

"La petite vieille ratatinée se sentit toute réjouie en voyant ce joli enfant à qui chacun faisait fête, à qui tout le monde voulait plaire; ce joli être, si fragile comme elle, la petite vieille, et, comme elle aussi, sans dents et sans cheveux.  Et elle s'approcha de lui, voulant lui faire des risettes et des mines agréables. Mais l'enfant épouvanté se débattait sous les caresses de la bonne femme décrépite, et remplissait la maison de ses glapissements.  Alors la bonne vieille se retira dans sa solitude éternelle, et elle pleurait dans un coin, se disant: - "Ah! pour nous, malheureuses vieilles femelles, l'âge est passé de plaire, même aux innocents; et nous faisons horreur aux petits enfants que nous voulons aimer!"  Ce qui est sympa avec Baudelaire, c'est que ça donne la pêche !

Et je croyais y reconnaître du Rainer Maria Rilke

“Coeur léger coeur changeant coeur lourd Le temps de rêver est bien court Que faut-il faire de mes jours  Que faut-il faire de mes nuits Je n'avais amour ni demeure Nulle part où je vive ou meure Je passais comme la rumeur Je m'endormais comme le bruit” Quand je vous disais qu'Aragon est à lire et à relire, à apprendre par cœur… Ces derniers jours, je me sens vivre. Mais j'erre encore. Je ne sais pas toujours très bien ce que je suis. J'ai l'impression d'avoir besoin de conseils. Besoin de parler avec de vieilles personnes, qui ont vécu. Je veux lire des histoires, découvrir de nouveaux mythes, apprendre des chansons. Je veux parcourir les événements passés. Penser à tous ceux qui m'ont précédé. Imaginer Paris en 1870, en 1848, en 1791, en 1572, en 436… Je veux me remettre à dessiner aussi, car je m'en veux de perdre cette habitude.  Je veux lire Rainer Maria Rilke aussi, car je ne le connais pas bien, et qu'il a écrit de belle choses :  “Au fon

Beethoven

Je lis en ce moment une biographie de Beethoven, écrite par Bernard Fauconnier. Je ne suis pas un très grand connaisseur de musique classique, et c'est, je crois, la première fois que je découvre ainsi la vie d'un musicien de cet acabit. J'avais auparavant vu le film Amadeus , sur le destin tragique de Mozart - que je conseille vivement d'ailleurs (non pas le destin, bien sûr, mais le film). Mais ce dernier ne retrace que très partiellement sa vie, et d'un point de vue délibérément romantique. En l'occurrence, le livre que je lis est une biographie sérieuse, précise, détaillée, et qui relate ses sources.  Beethoven m'a toujours inspiré. C'est un personnage mystérieux, puissant, et proprement génial. Avec les emportements qui vont avec. Un homme habité par une vraie passion. Je l'ai surtout découvert grâce à Kubrick et Orange mécanique . Je n'ai toujours pas fini de lire cette biographie. Pour le moment, j'ai appris que Beethoven signifiait

Voir Venise… point.

J'ai changé de titre au dernier moment. J'avais tout d'abord pensé à “voir Venise, et sourire…” mais ça n'allait pas. Surtout si l'on imaginait un sourire niais, béa. Venise méritait mieux que ça.   Paul Valéry disait que “la plupart des hommes ont de la poésie une idée si vague, que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie”. Je pense que l'on peut dire un peu la même chose à propos de Venise. Nombreux sont ceux qui s'en font une idée fausse, en étant persuadés toute leur vie qu'il s'en font une idée vague.  Je viens d'y passer trois jours, avec Julie. Et même si je savais que Venise ne se limitait pas à l'image que l'on s'en fait, de l'extérieur, et comme innocemment, avec tous ces clichés que l'on ne peut ignorer, je ne m'attendais pas à une ville aussi belle. Je ne pensais pas m'y sentir aussi bien. Je craignais les touristes, les pigeons de la Place Saint Marc, les gondoles au romantisme